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Critique de « Night Call » par Quentin

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Jake Gyllenhaal est l’acteur le plus doué de sa génération. C’est avec cette certitude que je suis sorti de ma séance, sans pour autant avoir été totalement convaincu par le film en lui-même. Car le film n’est pas mauvais, au contraire, il est même bon, mais loin d’être le chef d’oeuvre inoubliable que la critique tente de nous vendre. « Night Call » est avant tout « un film à acteur », si Dan Gilroy livre un film fiévreux et intéressant dans ses thématiques, il repose surtout sur sa tête tête d’affiche arborant un jeu soigné et dérangeant. On l’a vu cowboy homosexuel, flic plein de tocs et prince de Perse, mais jamais vraiment dans le rôle du méchant, dans une composition aussi fine et dans la peau d’un personnage aussi vénéneux que fascinant. Mais un bon acteur ne fait pas un bon film, et bien qu’ici ce soit le cas, le film souffre quand même selon moi d’un gros problème de narration. Si les excursions nocturnes de Lou, personnage incarné par Jake Gyllenhaal, captive en un premier lieu, une forte lassitude de cette ambiance poisseuse et poseuse s’est emparée de moi, à cause de passages trop répétitifs et d’une bonne vingtaine de minutes de relâchement total au niveau du rythme. A noter certaines scènes de remplissage pas franchement utiles à l’avancement de la trame, accentuant ce problème de narration se faisant trop ressentir à mes yeux. Après avoir un peu descendu le film vers le bas lors de ces dernières lignes, remontons-le à son juste niveau, c’est-à-dire celui d’un bon film à concept, qui marquera les spectateurs pour l’immense prestation de Gyllenhaal. Je tenais donc à souligner la photographie du long métrage, tout bonnement splendide, ainsi que la mise en scène. Les plans de LA en pleine nuit n’ont rien à envier à ceux de « Drive », et le long métrage surprend plusieurs fois dans son cadrage soigné et proche de la perfection comme si… Lou avait réalisé le film lui-même ! car c’est vraiment un sentiment de malaise qu’arrive à nous faire ressentir Dan Gilroy dans sa mise en scène, en plus de par le biais du personnage interprété par Jake Gyllenhaal. 292347.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxUne « perfection malsaine » dans la mise en scène est donc ce qui m’aiderait le mieux à définir la chose. Si l’interprète du protagoniste est bien parti pour décrocher l’oscar du meilleur acteur, le reste du casting s’avère tout aussi excellent, Rene Russo (« Thomas Crown ») est une véritable bombe de charisme, belle et fascinante, la maman de Thor dispose définitivement d’une palette de jeu tout à fait délicieuse. Dans des rôles plus mineurs, mais tout aussi bons, Riz Ahmed (« We are four lions ») et Bill Paxton (« Edge Of Tomorrow ») font le boulot de manière admirable. Parlons un peu de la bande originale, cette dernière est excellente ! James Newton Howard livre une BO à la fois oppressante et envoûtante et une fois cette dernière ajustée sur les plans grandioses de Los Angeles, nous ne sommes pas loin du pur bonheur pour les mirettes et les oreilles.

« Night Call » est donc un long métrage bourré de qualités mais qui pâtit d’une narration et d’un rythme beaucoup trop inégaux pour faire l’unanimité. Je le recommande néanmoins.

Note : 3/5.

« Night Call » de Dan Gilroy, sorti le 26 novembre 2014 dans les salles françaises, avec Jake Gyllenhaal, Rene Russo, …

Synopsis : Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…

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