Critique de « Voyage of Time » par Axel
Tout sur notre mère
Je ne suis pas qualifié pour exprimer ce que j’ai ressentie devant cet objet cinématographique, je n’ai pas les mots qui correspondent car ces mots n’existent dans nuls langages connus de l’homme, de ce fait toute tentative d’explication est inévitablement destiné à l’échec.
Je suis encore sonné et déboussolé par le film que je viens de voir et je ne suis même pas sûr d’avoir assisté à une séance de cinéma, en tout cas dans le sens où nous l’entendons car je n’avais jamais ressenti une réaction aussi viscérale devant un écran, même mes films préférés ne m’ont jamais procurés cette sensation de perte totale de repères, de chamboulement complet des sens et d’égarement infini de conscience.
Je sais qu’on m’a parfois posé la question existentielle et je me la suis posé aussi à moi-même à de multiples reprises « Si des extraterrestres venaient sur terre et que tu devais leur montrer un et un seul film, lequel choisirais-tu ? », devant celle-ci j’étais souvent bloqué me demandant « Est-ce que je leur proposerai un film qui pourrait représenter l’humanité ou est-ce que je leur montrerai un film qui dévoilerai nos talents de raconteurs d’histoires ou alors est-ce que je leur ferais voir un film qui a de l’importance à mes yeux ? ». À présent je sais que si une opportunité pareil se présente, aussi mince soit la possibilité, je leur montrerai « Voyage of Time ».
Et si vous pensez que les extraterrestres n’existent pas vous pourrez réévaluer votre jugement après avoir vu ce film, car la possibilité qu’un être humain ait pu réaliser et écrire une œuvre filmique aussi minutieusement manufacturée sur l’expérience de l’univers avec ses créations tout cela résumé en une heure et trente minutes, me fait honnêtement peur.
Pour essayer de faire une comparaison si les 15 premières minutes et les 30 dernières minutes de « 2001 : l’odyssée de l’espace » vous fascine et ne vous ennuie pas alors ce film est fait pour vous, si ce n’est pas votre cas allez-y avec l’esprit ouvert, essayer les quinze premières minutes et si cela vous ennuie toujours alors arrêtez le film car la suite ne changera pas de format.
Je ne prétends pas non plus être assez intelligent pour avoir compris ce que d’autres n’ont pas compris ou même d’avoir saisis l’entièreté du propos qu’offre Malick avec son film, mais comme toutes œuvres ayant une certaine profondeur sur des thématiques très distinctes, elle se dévoilera à nous petit à petit à chaque visionnage tout en gardant sa part intrinsèque de mystère.
Vous ressortirez de cette expérience la tête pleine de sons, d’images et de sensations, la plupart faisant appel à vos instincts les plus primaires comme si ces images, ces sons et ces sensations étaient inscrits dans votre ADN et que de ce fait vous ne pouviez pas leur échapper ni les fuir cela même par un effort conscient.
Je n’ai rien dit et en même temps j’ai l’impression d’avoir tout dit sur le film, je pense personnellement qu’il s’agit d’un film important pour se souvenir de qui nous sommes, d’où nous venons et vers où nous allons. Je ne vais pas parler de techniques car je n’ai pas envie de réduire le film uniquement à ses performances visuelles et sonores, tout ce que je dirais c’est que si vous êtes quelqu’un qui se trouve attiré par la beauté et la grâce de certaines images, vous serez aux anges.
Ce que je viens d’écrire n’est pas du tout à la hauteur de l’œuvre artistique que je présente, mais j’espère malgré tout vous avoir apporté une petite idée de mon ressenti quant à mon visionnage de celle-ci.