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Critique de « Annabelle » par E-Stark

ANNABELLE » Le Mal nous menace sans cesse. On le maîtrise si l’on reste vigilant. Mais il est impossible de le détruire. « 

Citation de la médium et démonologue Lorraine Warren en conclusion à la fin du film. – « Annabelle » de John R. Leonetti (2014)

Je dois bien avouer que lorsque le spin-off sur « Annabelle », à la suite de « The Conjuring », a été annoncé, j’étais assez curieux voir même enthousiaste. Évidemment l’intention du studio était claire, il s’agissait surtout de se faire du pognon en surfant sur le succès du film de James Wan. Mais malgré tout, l’idée de découvrir l’histoire de cette poupée, qui servait d’introduction aux personnages d’Ed et Lorraine Warren dans « The Conjuring », était assez séduisante.

Après visionnage du film, force est de constater que l’on est face à un produit de commande qui manque cruellement d’originalité. Si Leonetti tente pourtant quelques petits trucs qui faisaient la force du film de James Wan, et donc par conséquent avec l’intention de vouloir intégrer ce nouveau film dans la logique de l’histoire du couple Warren (je m’efforce d’être clair, je préfère le préciser), autant dire que de côté là, c’est réussi, ça fonctionne. Mais malheureusement cela ne fait pas tout.

annabelle_aDire de ce « Annabelle » qu’il est mauvais, serait mentir, mais en revanche il est difficile de ne pas lui trouver des incohérences grosses comme une maison.
Pour commencer on peut parler de l’histoire en elle même. Si cette dernière parvient à faire le lien logique avec « The Conjuring », elle est tout de même jonchée d’éléments un peu foireux. Notamment la morale religieuse qui ferait presque passer le suicide pour un acte de bonne foi. On est bien d’accord, je n’ai pas dit qu’il fallait absolument croire tout ce que racontait la Bible, chacun est libre de ses croyances. Personnellement je n’ai pas de religion, mais j’estime qu’à l’instar des autres livres qui sont adaptés au cinéma, les préceptes et les versets de la Bible doivent être eux aussi respectés et représentatif de l’oeuvre originale, en terme d’adaptation. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais il est vraiment gênant et décrédibilise l’histoire du film.
Outre cela, l’histoire si elle n’est pas vraiment très originale car on sent les inspirations de toutes parts, notamment chez « Rosemary’s baby », elle fait néanmoins son oeuvre et se laisse suivre.

368548Là où le film ne fonctionne pas c’est véritablement en terme de gestion de la tension. Certaines font leur oeuvre, celle de l’ascensseur par exemple, les autres sont assez lourdaudes et ennuyeuses. Si le film peine à faire peur, c’est parce que Leonetti essaie de faire du James Wan, ce qui ne fonctionne pas du tout. Wan a un talent fou pour faire naître la tension à travers les détails anodins, si bien que ses films sont survolés par une ambiance pesante et particulière. Leonetti tente de faire la même chose, mais n’ayons pas peur des mots : il n’est pas doué du tout. Le film alterne sans cesse, et maladroitement, entre le thriller d’épouvante, le thriller psychologique, et le drame conjugal. Constamment le cul entre deux (trois) chaises, et en plus flanqué de deux personnages principaux complètement lisses, le film peine vraiment à convaincre, et surtout à captiver.
Concernant les personnages, on ne peut pas vraiment dire qu’ils soient très justes. Quelle mère ou quel père faut-il être, pour avoir l’idée d’offrir une poupée pareille à un bébé si mignon ? Franchement, QUI ?!

ANNABELLELes personnages sont donc assez lisses, voir même un peu crétins sur les bords. Sauf les personnages secondaires. Ces derniers apportent quelque chose, notamment Alfre Woodard (Betty Applewhite dans « Desperate Housewives », son personnage est assez touchant, c’est en tout cas celui pour lequel on peut se prendre de compassion.
La photographie est propre, et heureusement d’ailleurs, car c’est à l’origine le post que Leonetti occupait sur « The Conjuring ». Musicalement on est dans quelque chose de très Wanien, donc rien de bien surprenant à l’écoute des violons stridents et de la petite berceuse qui accompagne la poupée.

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Au final, si « Annabelle » semble vraiment être pétri de bonnes intentions, il demeure tout de même être un ratage. Le film n’est pas honteux, mais il y avait beaucoup mieux à faire avec ce sujet là. Est-ce qu’il y avait vraiment un grand intérêt à adapter l’histoire de cette poupée ? Pas vraiment apparemment.

Ma note : 4/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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