Critique de « Hunger Games : La Révolte, Partie 1 » par E-Stark
« J’ai un message pour le Président Snow : si nous brûlons, vous brûlerez avec nous ! »
Jennifer Lawrence – « Hunger Games : La Révolte, Partie 1 » de Francis Lawrence (2014)
Après avoir détesté le premier « Hunger Games », j’ai tout de même laissé une chance au second film, « L’embrasement », de me convaincre, et c’est pourquoi j’étais assez curieux de voir ce troisième volet, du moins sa première partie. Force est de constater que nous sommes à des années lumières de la bêtise du premier film.
« La Révolte » soulève plusieurs choses intéressantes, notamment en terme de mise en scène. Francis Lawrence sait tenir une caméra, et cela se sent. Il prend le temps de filmer ses protagonistes, notamment Katniss Everdeen, dont la psychologie se dévoile enfin complètement ici.
Autant le dire tout de suite, le second film était plus convaincant que le premier, mais le troisième est véritablement un cran au-dessus encore. La raison à cela, c’est que maintenant la saga propose enfin ce qu’elle devait proposer depuis le début, à savoir une critique de ce qu’est une dictature, et de ce que cela engendre. Évidemment que les ficelles sont grosses, mais gardons à l’esprit qu’il s’agit d’un film censé s’adresser à un très large public, et dans cette optique là, il faut bien avouer qu’il se débrouille très bien.
Au-delà d’être une simple adaptation d’un roman pour ados, « Hunger Games : La Révolte » est un long-métrage qui parvient aussi à poser des questions.
Personnellement je n’ai pas lu les romans, et j’aborde chacun de ces films de manière neutre, je ne peux donc pas dire si Suzanne Collins incite ses lecteurs à se poser des questions, mais en tout cas l’écriture du film est remarquable. Je m’emporte peut-être un peu vite, mais comment ne pas saluer un tel effort, là où des centaines d’autres réalisateurs auraient simplement fait le job d’adapter une histoire ? Ici ce n’est pas le cas, et c’est agréable, d’autant plus quand on voit l’engouement que la saga littéraire suscite chez les jeunes.
Une dernière chose intéressante et qui mérite d’être soulignée, ce sont les enjeux que propose le film. En général, les films divisés en deux parties, peinent parfois à rendre les deux segments captivants. Hors ici, si Francis Lawrence prend son temps pour poser les enjeux, il commence aussi par en résoudre certains. Le film n’en n’est que plus palpitant, et le rythme est soutenu durant les deux heures.
Voilà enfin ce que l’on pouvait attendre d’une saga comme « Hunger Games ». Être capable de divertir le public tout en tramant l’intimité des personnages à travers une histoire plus universelle.
En ce qui concerne les nouveaux personnages, tels que la Présidente Coin par exemple, et bien le choix de casting s’avère juste. Julianne Moore est étonnante de justesse, bien loin de son cabotinage totalement vain dans le « Maps to the Stars » de Cronenberg sorti cette année. Natalie Dormer, la star de « Game of Thrones » campe ici un personnage plus en retrait mais qui semble plein de promesse pour la seconde partie.
En conclusion, ce troisième volet commence très bien. Je n’en n’attendais pas grand chose, mais je dois avouer que je suis agréablement surpris. Si on m’avait dit en 2012 que j’allais finir par apprécier la franchise « Hunger Games », je me serais sûrement emporté. Quoi qu’il en soit, cette première partie révèle enfin tout le potentiel de cette saga. L’histoire s’envole pour de bon, et on prend part au sort de ces personnages. Une belle et agréable surprise en somme !
Ma note : 8/10