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Critique de « Maggie » par E-Stark

Breslin« Papa, tu m’as protégé toute ma vie. Maintenant c’est à moi de te protéger. »

Abigail Breslin – « Maggie » de Henry Hobson (2015)

Dans un monde où la plupart des gens ont l’air d’avoir chopé une mauvaise grippe, notre bon vieux Schwarzy ne veut pas abandonner sa fille qui petit à petit n’est plus ce qu’elle a toujours été.

Quel culot de la part de Henry Hobson de réaliser un film tel que Maggie, mais parfois le culot ça a du bon justement, et si ce film n’est pas parfait, il n’est pas non plus mauvais, bien loin de là.
Prenant place dans un univers apocalyptique et non pas post-apocalyptique (comme la plupart des films de zombie), Maggie se présente comme un drame sombre et atmosphérique. La mort, le deuil et la résignation sont les principales locomotives de cette histoire, une histoire qui d’ailleurs ne révolutionne rien mais demeure tout de même assez juste pour explorer non pas le côté fantastique du contexte, mais bien la part psychologique des protagonistes. Ainsi Arnold Schwarzenegger, en père désespéré, doit faire face au choix le plus horrible qui soit, abandonner sa fille mourante à la mise en quarantaine, ou bien la protéger jusqu’au bout.

arnold-schwarzeneggers-new-movie-tries-to-reinvent-the-zombie-genre-and-fails-miserablyOn pense évidemment beaucoup à des situations réelles, telles que les cancers par exemple, ces maladies bien trop souvent incurables et lentes. La zombification en est une parfaite traduction cinématographique, et Henry Hobson en saisit parfaitement l’essence pour la mettre en scène. D’autant plus que le duo d’acteurs principaux, Schwarzenegger/Breslin, se révèle tout à fait convaincant et touchant. On le dira sûrement beaucoup à propos de ce film, mais voir Schwarzy dans cette posture est une chose tout à fait surprenante, et il était temps d’ailleurs que l’acteur s’illustre dans ce genre de registre. La preuve en est avec Maggie, car il est parfaitement dirigé et livre une prestation très juste.
Abigail Breslin quant à elle s’en sort également très bien étant donné son rôle à jouer, il est très difficile d’interpréter un personnage mourant sans tomber dans la caricature, et il est encore plus dur de jouer une humaine se transformant progressivement en zombie, sans être ridicule.

Là où le bas blesse un peu, c’est véritablement dans la structure narrative de cette histoire. L’écriture si elle est juste, n’en demeure pas moins kitch et Henry Hobson rajoute beaucoup de trop de maniérisme visuel dans sa mise en scène, ce qui vient lourder le récit. Cette maniaquerie visuelle ne laisse pas de place à la spontanéité des images, qui se prête pourtant très bien à ce genre de film. Il en ressort une impression assez désagréable de voir une jolie copie parfois tâchée par trop de bonne volonté.
Un film comme Maggie n’a pas nécessairement besoin d’être très propre et clean, c’est contradictoire avec l’univers dépeint, et même si dans le cas présent, malgré les zombies nous sommes encore dans un univers civilisé. Quant au rythme du film il est assez décousu et peine à captiver pleinement le spectateur tout au long des une heure trente de pellicule. La lenteur peut être un parti pris artistique, cependant ici on ne nous invite pas à entrer dans un univers particulier, il s’agit d’une chronique familiale, et cette dernière demeure parfois trop lente et perd en intérêt.

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Maggie n’est pas toujours très adroit et parfois un peu longuet, les soucis artistiques du film viennent entacher les thématique et le développement psychologique des personnages, lui pourtant très bon. En revanche les performances d’acteurs s’avèrent très bonnes et l’ambiance pesante est une valeur ajoutée à l’émotion générale.

 

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

2 commentaires

  • atreyu

    je l’ai vu hier et cette fois je partage tout a fait ton point de vue. c’est loin d’etre révolutionnaire dans le genre mais l’approche psychologique reste tres interessante et surtout vois Schwarzie s’essayer a l’émotion ma ‘convaincu. Apres le film comporte quelques longueurs, mais dans l’ensemble je suis mitigé mais pas trop décu de l’avoir vu. donc je le conseillerais si on a envie de voir quelque chose de différent sur la zombification.

    • E-Stark

      A vrai dire ce qui me plaît vraiment ici, c’est l’utilisation du zombie pour traduire des choses réalistes. Certes le film ne casse pas des briques, mais il fait parfaitement son oeuvre, même si quelques petits soucis subsistent. « Maggie » n’en n’est pas moins, bien au-dessus des standards habituels en terme de drame fantastique sur la mort et l’acceptation de la mort surtout.

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