Critique de « Peter et Elliot le Dragon » par E-Stark
« C’était difficile de décrire ce que je ressentais à cet instant-là. C’était … magique, oui c’est le mot : magique ! »
Robert Redford – « Peter et Elliot le Dragon » de David Lowery (2016)
Magique c’est en effet l’impression qui ressort de l’histoire de Peter et Elliott le Dragon. Remake ou plutôt relecture du classique déjà en prises de vues réelles des studios Disney de 1977. Cette nouvelle version recèle de qualités qui viennent composer un film familial aussi beau que divertissant.
Malheureusement pour moi je n’ai pas vu le film de 77, l’occasion ne s’est jusqu’à maintenant jamais présentée. Si bien que quand ce projet de remake a été annoncé je n’ai pas émis d’attentes particulières. Ainsi en allant découvrir le film en salle, la magie escomptée par les studios a totalement opérée.
Peter et Elliott le Dragon se présente donc comme un long-métrage familial dans la pure tradition Disney. L’histoire est simple, les personnages aussi mais tout cela vient servir un récit riche en thématiques universelles parfaitement amenées ici. Alliant émotion et instants de pure féérie, David Lowery parvient à toucher le spectateur au coeur grâce à cette amitié surprenante, celle d’un orphelin et de son dragon.
Le dragon parlons-en d’ailleurs, visuellement il s’avère très réussi et les émotions de la créature sont parfaitement retransmise à l’écran grâce à un déploiement visuel de haute facture. Sans être une grosse peluche, Elliott est pourtant très attachant tout en imposant beaucoup de force avec sa stature. D’une manière plus générale, le film est très beau, que cela soit en terme de photographie ou de décors, tout vient servir l’histoire et son aura féérique apportée par le dragon. C’est d’ailleurs l’une des principales qualités du film que de présenter un personnage issu des mythes et de la fantaisie pour développer autour des thématiques très humaines.
Peter est joué par Oakes Fegley, un jeune garçon plein de talent qui porte cette histoire sur ses épaules. Jamais dans la fausse note, le jeu du petit acteur ne peine pas à convaincre. Le reste du casting n’est pas en reste non plus, ils sont moins surprenants bien sûr parce que déjà bien ancrés dans le métier, mais Bryce Dallas Howard s’avère très juste et pleine de délicatesse au même titre que Robert Redford dans la peau de cet homme qui croit toujours aux rêves et à la magie. Wes Bentley est plus effacé mais tout aussi convaincant et Karl Urban compose un personnage intéressant, classique mais dépourvu de notions manichéennes pures et simples.
Mais ce qui fait véritablement la force du film de David Lowery c’est la manière dont le récit aborde les thèmes de l’enfance brisée et du passage vers l’âge adulte. En cela le film est hommage à la vision de Walt Disney lui-même. Peter doit apprendre à grandir mais sans jamais oublier Elliott qui symbolise ici son enfance, continuer à rêver et s’émerveiller de ce que la vie peut offrir même si elle est parfois injuste. Le message est simple mais tellement fort que même les plus petits parmi les spectateurs pourront être touchés. C’est un peu le propre du film d’ailleurs, cette capacité à toucher chacun d’une manière différente.
L’émotion qui est donc bien présente se retrouve au coeur d’un récit simple mais divertissant et parfaitement mit en scène. La réalisation est classique mais efficace et certaines séquences sont un vibrant hommage aux films des années 70 et 80, voir même 90. L’ambiance générale nous rappelle beaucoup tous ces films et elle sied à merveille à l’histoire décidément magnifique de Peter et son dragon Elliott.
David Lowery signe donc ici un film familial tendre et émouvante, porté par un message humaniste flamboyant. Les personnages sont beaux et le film jongle parfaitement entre les diverses aspects de son écriture et de sa mise en scène. En somme un Disney dans la pure tradition du studio, celle qui vous met du baume au coeur et qui vous rappelle que l’enfance est le plus précieux des souvenirs.
Ma note : 8,5/10