Critique de « Spider-Man : Homecoming » par E-Stark
« Si tu n’es rien sans ce costume, alors ça veut dire que tu n’en n’es pas digne. »
Robert Downey Jr. – « Spider-Man : Homecoming » de Jon Watts (2017)
Spider-Man fait donc son grand retour à l’écran après deux pétards mouillés, malgré la bonne volonté d’Andrew Garfield. L’écurie Marvel récupère d’un commun accord avec Sony son plus jeune poulain au sein de son grand univers partagé de super-héros.
Dans ce nouveau film c’est sous les traits du sympathique Tom Holland que l’homme-araignée tisse sa toile sous la houlette du plus charismatique des Avengers : Tony Stark. Le film insuffle un vrai vent de fraîcheur dans le MCU, il se présentait un peu comme le Messie venu donner un coup de pied dans la fourmilière et amener la franchise vers les nouveaux super-héros qui la composeront. On connaît déjà Ant-Man, Doctor Strange ou bien encore Black Panther pour ne citer qu’eux. D’ailleurs ce nouveau long-métrage se permet même de verser dans l’auto-dérision, notamment sur le côté « boy-scout » de Captain America. On sent réellement une véritable envie de renouveler cet univers tout en conservant les pierres angulaires posées par les premiers films sortis il y a bientôt dix ans.
Spider-Man : Homecoming est un film très actuel et empreint de tous les codes du MCU. C’est potache et bon-enfant, mais complètement assumé. C’est divertissant mais jamais complètement con et ça continu d’étendre un univers déjà bien fourni. Le film rempli parfaitement son cahier des charges, sans surprise. C’est peut-être un peu sa faiblesse aussi, puisque après un objet aussi déjanté et fun que Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, et une origin-story visuellement ambitieuse comme celle de Doctor Strange, Spider-Man : Homecoming se présente comme un film un peu plus terre à terre. Ce qui ne le rend pas moins sympathique pour autant, j’ai d’ailleurs préféré celui-ci aux aventures de Benedict Cumberbacht dans la peau du Doctor, le film étant pourtant très bon. Homecoming est un feel-good movie super-héroïque qui a la délicatesse de ne pas tomber dans les travers d’une origin-story.
C’est un vrai plaisir de découvrir Peter Parker sous un jour nouveau, plus proche des comics avec son humour bien à lui, et surtout adolescent de surcroît. Ce qui d’ailleurs pour ce dernier point s’avère plus crédible que la version proposée par Sam Raimi, que j’affectionne énormément. Tom Holland a indéniablement plus l’allure d’un jeune lycéen que Tobey Maguire c’est évident. On notera aussi la satisfaction de ne pas nous représenter la sempiternelle mort de l’oncle Ben comme évènement déclencheur, ce qui n’aurait pas forcément collé d’ailleurs aux ambitions de ce nouveau film. La démarche étant clairement ici de rattacher Spidey aux Avengers.
La mise en scène est classique mais néanmoins efficace, on est loin des excentricités de James Gunn, et aussi à des années lumières de l’ambiance (savoureuse) old-school des films de Sam Raimi. Pourtant curieusement, bien qu’il soit noyé dans un grand univers partagé, ce nouveau long-métrage n’a pas de mal à trouver sa propre identité et la présentation du héros se fait sans trop d’accros. On notera aussi que Michael Keaton campe un méchant charismatique bien évidemment, mais surtout intéressant puisqu’il demeure finalement assez réaliste. Ses motivations n’ont rien à voir avec Loki, Ego ou encore Thanos. Parfois un bad-guy plus simple et sans réels super-pouvoirs s’avère très efficace, Keaton tient parfaitement son rôle ici. Peut-être aurons-nous la chance de le retrouver plus tard ?
Spider-Man : Homecoming est donc un film réjouissant et frais au sein du Marvel Cinematic Universe. Tom Holland compose un Peter Parker drôle et efficace, parfaitement adapté pour introduire le personnage. En espérant tout de même qu’il gagne en profondeur par la suite. Le potentiel de ce Spidey retrouvé ne demande qu’à être exploité !
Ma note : 7,5/10