Critique de « Avengers : Infinity War » par E-Stark
Quand j’aurai fini, la moitié de l’humanité existera toujours. Parfaitement équilibrée, comme tout devrait être.
Josh Brolin – « Avengers : Infinity War » de Joe et Anthony Russo (2018)
Troisième segment réunissant tous les héros du MCU au cinéma, Avengers : Infinity War promettait beaucoup de choses et de surprises. Le film est pourtant assez sage malgré son énorme potentiel sympathie. Je spoile un peu, alors vous voilà prévenu.
Le fameux Thanos dont on nous rabâche les oreilles et les pupilles depuis 2012 avec Avengers de Joss Whedon, est enfin là. Un méchant charismatique auquel l’excellent Josh Brolin confère beaucoup de charisme et de puissance. Le bad-guy va mettre à mal les Avengers, déjà divisés par les évènements de Civil War, dans sa quêtes des fameuses pierres d’infinité. Autant dire qu’il y a là tout un programme : les Gardiens de la Galaxie rencontrent enfin leurs homologues terrestres et extra-terrestres, et tous les éléments présents dans les autres films de la saga trouvent ici un sens utile à l’histoire, le Tesseract par exemple, ou encore le Collectionneur.
Inutile de préciser qu’il faut bien avoir vu tous les autres segments de la saga pour pouvoir apprécier pleinement ce film, au risque d’être totalement perdu. Pour ma part j’ai été bon élève et je me suis amusé à chercher tous les petits liens entre les différentes intrigues mise en place depuis dix ans. Le film lui est un déferlement constant de tout ce qui caractérise l’univers Marvel au cinéma, de l’héroïsme pur et de l’action avec en son sein des thématiques fortes comme le pouvoir. Le pouvoir d’ailleurs est indéniablement le sujet prédominant dans le film. Thanos est une figure intéressante et bien exploitée, le personnage possède des motivations bien plus captivantes qu’Ultron, le grand méchant d’Avengers 2.
Mais malgré des qualités évidentes comme le thème abordé, les effets visuels et la place laissée à chaque personnages, Infinity War a aussi des défauts notables. Quand bien même on a l’habitude chez Marvel des scénarios cousus de fils blancs, le public était en droit d’attendre plus de ce nouveau film. Malheureusement tout est assez prévisible, de la disparition de certains personnages et au contraire ceux qui perdurent, aux différentes facilités d’écriture pour faire se rencontrer tout ce petit monde. Seul finalement l’achèvement de la quête de Thanos demeure être une petite surprise, la fin du film n’a pas manqué de me faire réagir, même si l’on se doute bien que ce bazar va se régler prochainement. Néanmoins le film sait tout de même gérer sa dramaturgie, et finalement le dénouement quant à lui pose tous les enjeux de la prochaine partie. Si Infinity War dans sa finalité peut paraître un peu biaisé, le studio Marvel n’ai pas sans savoir que son public se doute de quelque chose concernant la suite, ne serait-ce que par les prochains films annoncés. Ainsi donc l’écriture peut finalement se permettre d’être plus prévisible dans le dénouement de l’intrigue de cette première partie, cela n’entrave pas la suite.
En clair Avengers : Infinity War est bien supérieur au précédent Avengers : l’ère d’Ultron, plus intéressant et surtout doté d’un vilain plus convaincant. Son écriture finalement pas si bête qu’elle en a l’air ne sert non pas à faire d’Infinity War un Avengers ultime mais plutôt à l’introduire.
Ma note : 8/10