Critique de « Comme des Bêtes 2 » par Axel
Film recherche scénario, réponses sérieuses uniquement
Sorti en été 2016 Comme des Bêtes avait trouvé son public en faisant ce que sait faire le mieux Illumination Studio, le studio qui en plus d’être à l’origine de l’addiction insupportable de votre petit-neveu aux Minions sont les auteurs de la série de films Moi, Moche et Méchants, faire de la comédie qu’on appelle de l’autre côté de la manche « relatable comedy », c’est-à-dire montrer des situations que le spectateur à l’habitude de rencontrer dans sa vie de tous les jours pour qu’il puisse se dire cette fameuse phrase que toutes les ménagères de 40 ans ont déjà prononcées en regardant Scènes de Ménages « Haha c’est drôle parce que ça m’est déjà arrivé ». Je n’avais justement pas aimé ce premier film parce qu’il se reposait beaucoup trop à mon goût sur cet effet « Haha mes animaux font aussi ça chez moi, trop marrant » je l’avais trouvé également paresseux sous tous ces aspects que ce soit scénaristiquement ou visuellement, sans parler du côté « hommage » à Toy Story qui penchait un peu trop vers le plagiat à certains moments, le tout sentait le réchauffé et avait le goût du moindre effort qui se retrouve dans beaucoup des productions de ce studio. Le film ayant rencontré son public, une suite fut annoncée et vous vous doutez bien que je n’étais pas vraiment enthousiaste à l’idée d’aller voir la suite des aventures de Max le chien, maintenant qu’il avait trouvé le moyen de vivre en paix avec Duke le bâtard que sa maîtresse avait ramené chez elle et dont il était jaloux dans le premier film, même si je ne peux nier une certaine curiosité que certains appelleront « malsaine ».
Alors que je pensais que le premier ne pouvait être dépassé en matière de paresse d’écriture, Comme des Bêtes 2 arrive à me faire mentir en proposant une sorte de mélange de trois histoires indépendantes qui se rejoignent à la fin d’une façon vraiment forcée, il s’agit plus d’un empilement de situations propices à des blagues vues et revues qu’une histoire cohérente qui veut raconter quelque chose. Car c’est bien là le souci principal de ce film et celui qui ressort comme étant le plus voyant, il n’y a pas vraiment de but au film et il ne semble pas vouloir chercher à relater quelque chose qui a plus de substance que des blagues à la chaînes au spectateur. Il s’apparente plus à un Direct to Video ou plusieurs épisodes d’une série TV d’animation collés ensemble qu’à un véritable film de cinéma, et une mauvaise série d’animation parce qu’il y en a plus d’une qui raconte plus de choses intéressantes en 11 minutes que ce que Comme des Bêtes 2 arrive à faire en 86 minutes. Pourtant j’ai bien eu un espoir à un moment avec la première des trois histoires qui est celle de l’arrivée d’un enfant dans la vie de Max et de Duke, puisque les cinq premières minutes sont agréables et mignonnes à suivre mais au lieu de se concentrer sur ce qui aurait pu être une grande partie du film et le rendre intéressant, les scénaristes au contraire ont réglé toutes ces scènes en dix minutes pour après s’éparpiller dans tous les sens et n’importe comment sans jamais réussir à recapturer la magie de ces cinq/dix premières minutes, quel dommage.
Le visuel n’est pas à décrier, ça ne détonne pas trop avec le standard des productions 3Ds actuelles, les poils des animaux sont l’équivalent de ce que Pixar faisait sur Monstres Academy en 2013 mais en même temps on ne va pas voir un film du studio Illumination pour être impressionné techniquement. Les animations sont correctes même si les visages manquent peut-être un peu d’expressions plus distinctives et semblent parfois un peu trop figés surtout sur les personnages secondaires, mais là c’est le fan d’animation qui chipote pour pas grand-chose et au final ça reste moins honteux que certains autres films d’animations qui sortent tous les ans et qui semblent venus d’un autre âge (du genre Manou à l’école des Goéland ou Amir et Mina : Les Aventures du Tapis Magique des films qui sont bien sortis cette année et que vous avez déjà oubliés, tout comme moi avant que je fasse des recherches).
J’ai pu le voir en Version Originale de ce fait je ne peux pas attester que le casting vocal en français est moins énervant que dans le précédent, surtout pour ce qui est de Willy Rovelli dans le rôle de Pompon le lapin qui était insupportable à vouloir se crever les tympans. Le cast VO fait le job correctement sans trop de grandes folies ou d’extravagances malgré les dialogues navrants donnés aux acteurs ils arrivent à s’en sortir honorablement, même si dans le même rôle de Pompon le lapin qui se prend pour un super-héros (parce que bien sûr il fallait faire une cinq centième parodie sur les super-héros on en avaient tous besoin pour comprendre à quel point, je sais pas si vous avez remarqués mais c’est pas banal d’être un super-héros), Kevin Hart crie un peu trop et peut énerver à deux, trois reprises.
Comme des Bêtes 2 n’est pas original pour un sou et ressemble plus à un film bâclé fait dans la vitesse pour faire de l’argent honteusement sur le dos des enfants et des parents qui les accompagnent plutôt qu’à un film d’animation travaillé qui ne se fout pas de la gueule de son public de 7 à 79 ans. Avec des blagues vues et revues et rerevues ainsi qu’un scénario qui à l’air d’un brouillon de ce qu’il aurait vraiment pu être et même s’il n’aurait pas été original, il aurait eu une âme, ce que le premier avait (même si c’était volé de Toy Story il en avait quand même une) et c’est ce qui manque cruellement à celui-ci pour en faire un film qui vaut votre temps et votre argent.
Comme des Bêtes 2
Les Plus
- Une musique plutôt agréable dans l'ensemble surtout dans ses arrangements Jazz
- Visuellement aux standards d'aujourd'hui
- Dix premières minutes charmante et entousiasmante...
Les Moins
- ...Mais une paresse d'écriture qui démontre un manque d'ambition total
- Des personnages agaçants
- Des blagues attroces vus des milliers de fois