Critique de « Crawl » par Quentin
Reprenant tous les codes du survival horrifique, Crawl convainc par une efficacité permanente, s’avançant ainsi comme le divertissement idéal de l’été.
Plus encore, en faisant de Kaya Scodelario (Skins) sa tête d’affiche, le réalisateur français Alexandre Aja a su voir l’étoffe d’une grande scream queen moderne, puisant en la jeune femme un personnage fort et une énergie qui portera son film. Dotée de peu de dialogues, Scodelario insuffle une véritable fougue à cette protagoniste complexe et brisée, ayant été préparée inconsciemment durant toute son existence aux épreuves qu’elle sera amenée à rencontrer.
Une nouvelle corde à l’arc de l’actrice principale de la trilogie Le Labyrinthe, qui s’affirme de plus en plus en tant que figure incontournable de la nouvelle génération hollywoodienne.
Sur le papier et à première vue, rien de bien neuf quant au postulat proposé par le long métrage, toutefois c’est bien dans son rythme soigneusement soutenu et son aspect technique que l’oeuvre dénote ; Aja maîtrise le terrain de jeu dans lequel il se lance, et se permet alors des digressions des plus réjouissantes avec celui-ci : à l’instar du reptile qu’il met en scène, les instants d’horreur pur sont imprévisibles, et lorsque la cage de l’effroi s’ouvre grand sur ses protagonistes, le spectacle qu’il orchestre se révèle enragé, explosif.
Ce qui porte le plus défaut au film, en somme, est la manière dont la tension se retrouve bien trop vite relâchée dans les dernières minutes, alors même qu’elle en faisait sa plus grande particularité. On ne peut s’empêcher de penser que l’inspiration aura manqué pour conclure les mésaventures d’Haley Keller (Scodelario).
In fine, malgré le pétard mouillé qu’est le final, Crawl demeure une approche solide du genre, qu’on verrait volontiers se développer sous une suite, récemment évoquée par le réalisateur. À découvrir à l’occasion.