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Critique de « Dragons 3 : Le Monde caché » par E-Stark

« Quand j’étais petit, le monde grouillait de dragons. Rares sont ceux qui savent où ils sont allés. Notre histoire a changée le monde à jamais. »

Jay Barruchel (Donald Reignoux VF), la voix d’Harold – « Dragons 3 : Le Monde caché » de Dean Deblois (2019)

Nous y voilà, neuf ans après les premières aventures d’Harold et Krokmou, il est temps de dire au-revoir. Dragons 3 : Le Monde caché avait la lourde tâche de faire perdurer les qualités évidentes des deux premiers volets en concluant cette histoire, qui s’impose d’ailleurs désormais comme l’une des meilleures trilogies d’animation. Quelques spoilers à prévoir.

Après un premier opus sorti en 2010, plein d’originalité et qui s’est vite imposé comme un film inespéré au sein des productions Dreamworks, Dragons 2 sortait en 2014 en emmenant les enjeux du premier film encore plus haut tout en confirmant la place de la franchise dans le monde du cinéma d’animation. Ainsi donc Dragons 3 sous-titré Le Monde caché se devait d’être l’opus de l’apothéose, celui où l’histoire de Krokmou et d’Harold trouverait sa conclusion. Si au premier abord Dragons 3 ne possède évidemment pas ni l’originalité du premier volet, ni la force narrative du second, il a tout de même pour lui une vraie capacité à poser des enjeux simples à l’efficacité pourtant redoutable. Jouant habilement avec le contexte du « dernier film de la trilogie », Dean Deblois parvient non seulement à demeurer cohérent avec l’univers mis en place depuis neuf ans, mais aussi à conclure sans tomber dans la surenchère.

Autant le dire franchement mais Dragons 3 : Le Monde caché arrachera sans problèmes une larme ou deux aux plus récalcitrants. Dean Deblois est bien conscient de l’attachement du public pour les deux personnages et l’émotion était attendue au tournant, c’est donc avec plaisir que l’on découvrira tout au long du film que la dimension émotionnelle est présente sans pour autant tomber dans le pathos indigeste. L’émotion est simplement évidente dans Dragons 3, comme son scénario qui en somme en arrive à une conclusion qui de prime abord paraît tendre vers le happy-end, mais qui dans le fond s’avère être douce-amère. Certes il est évident que le scénario de Dragons 3 peine à rivaliser avec ceux de ses deux grands frères, cela ne l’empêche pas pour autant de faire son oeuvre sans servir de simple prétexte à conclure.

Le scénario ne sert donc pas juste de postulat pour conclure, ce n’est pas une histoire que l’on aurait écrite simplement pour mettre fin à la trilogie, Dragons 3 comme les deux autres a bien révisé sa culture scandinave, jouant sur une mythologie autour des dragons ancrée dans le réel et que l’on peut découvrir en quelques clics sur internet, mais aussi en se l’appropriant. Le scénario joue à la fois sur ce que les récits nordiques nous ont appris, ainsi que sur les histoires vikings, mais il tend aussi à toujours étoffer son univers qui lui est propre. Les deux partis pris s’avèrent être une symbiose réjouissante qui laisse non seulement la place à l’émotion mais aussi à l’action, car Dragons 3 n’oublie jamais d’être divertissant et drôle. Krokmou est sans surprise : irrésistible.

Visuellement le film a franchi un cap, si le second volet était déjà en soi une petite merveille pour un studio comme Dreamworks, Dragons 3 hausse le ton et se rapproche dans certains moments de grâce des derniers Disney sortis. Le fameux Monde caché fourmille de trouvailles visuelles toutes plus belles les une que les autres, notamment lors d’une scène avec la luminescence des écailles sur Tempête, la dragonne d’Astrid. John Powell compose une bande-originale très onirique et portée par de belles envolées épiques. Très aérienne à nouveau, la musique vient souligner l’action sans jamais être trop prégnante.

En somme Dragons 3 : Le Monde caché est à la hauteur des attentes, sans surprise c’est vrai mais terriblement efficace quand il s’agit de parler des personnages. En ayant laissé sa trace indélébile dans le cinéma d’animation, la trilogie Dragons s’achève en beauté, assurant encore de beaux jours au prénom Krokmou pour nommer en nombre les chats noirs de notre belle planète.

Ma note : 8,5/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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