Critique de « Gemma Bovery » par Quentin
« Gemma Bovery » d »Anne Fontaine, sorti le 10 Septembre 2014 dans les salles françaises, avec Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng, …
Synopsis : Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir – outre sa farine quotidienne – le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie…
Très loin d’être une attente (j’ai une certaine aversion pour le cinéma d’Anne Fontaine), « Gemma Bovery » avait au moins le mérite de mettre en scène l’une de mes actrices favorites, principale raison pour laquelle je suis allé découvrir le film en salles. Adapté du roman graphique éponyme de Posy Simmonds, lui même inspiré par le « Madame Bovary » de Gustave Flaubert, « Gemma Bovery » se révèle être une satire plus ou moins intéressante de la société au départ, souffrant malheureusement d’une écriture faiblarde et d’un gros manque d’ambition au final. Au premier plan, nous retrouvons un Fabrice Luchini en forme et amusé face à l’exercice de manière communicative, ainsi qu’une Gemma Arterton pleine de grâce comme à son habitude, peu aidée en revanche par un rôle mal développé et à la limite de l’inintéressant. Le reste du casting s’en sort également très bien (excepté Elsa Zylberstein, insupportable), notamment Jason Flemyng ainsi que Niels Schneider, grand habitué du cinéma de Xavier Dolan. Et j’ai beau y réfléchir, le casting est la seule bonne chose que j’arrive à trouver au long métrage, avec la photographie, qui est vraiment superbe. Je n’ai pas détesté, mais beaucoup de choses ne vont pas, notamment le rythme, je suis d’accord que nous sommes face à une adaptation d’un livre lui même inspiré de « Madame Bovary », mais dans l’oeuvre de Gustave Flaubert, il y avait de la matière !.
Ici tout est très vide, les idées de base sont intéressantes mais mal développés, à l’instar des personnages, en roue libre tout du long. On ne s’attache jamais aux sorts de ces derniers et rapidement, les petits états d’esprits des protagonistes finissent par lasser. La bande son ne va pas aider non plus, franchement oubliable et pas spécialement jolie, elle ne vaudra jamais à titre d’exemple celle de « Tamara Drewe », lui même adapté d’un roman graphique de Posy Simmonds, qui était grandiose. On regrette que « Gemma Bovery » se contente seulement d’être un « Tamara Drewe » du pauvre, si il faudrait continuer dans la comparaison, et c’est l’ennui qui prône avant la consternation au final. Le film a des chances de plaire, ce ne fut malheureusement pas le cas de mon côté. Reste le superbe accent de Gemma Arterton…
Note : 1,5/5
Quentin.