Critique de « Jean-Christophe et Winnie » par E-Stark
« Parfois, le mieux qu’on a à faire, raisonne-t-il, c’est de ne rien faire. C’est souvent comme ça qu’on aboutit à la meilleure chose. »
Jim Cummings, la voix de Winnie l’ourson – « Jean Christophe et Winnie » de Marc Forster (2018)
Si il y a bien un personnage que le public connaît chez Walt Disney, c’est Winnie l’ourson. Presque aussi célèbre et adoré que Mickey lui-même, on pourrait donc se dire que la firme aux grandes oreilles joue la facilité ici, mais c’est un poil plus compliqué que cela.
Premièrement en ce qui me concerne j’ai été frappé de découvrir que finalement tous ces personnages ne résultait pas seulement de l’esprit de Jean-Christophe. J’ai toujours pensé qu’ils n’existaient que dans son imaginaire bien à lui, et cela même avant de découvrir le film d’animation, que j’ai vu tard d’ailleurs. Mais pourquoi pas après tout, les personnages parviennent à évoluer de manière tout à fait justifiée dans le monde réel. C’est d’ailleurs une chose que l’on apprécie dans le film, la simplicité de son scénario.
Marc Forster, déjà à l’origine du poignant et superbe Neverland, signe ici un joli film plein de poésie qui préfère faire la part belle à l’aventure et à la rêverie plutôt que de proposer d’innombrables niveaux de lecture. Là où part exemple l’excellent Tomorrowland de Brad Bird était moins facile d’accès. Ici tout est efficace et c’est avant tout l’émotion qui prime, Jean-Christophe a grandit, s’est forgé son caractère et est devenu un mari et un père aimant en sacrifiant tout cela pour son travail. Le scénario évoquera surtout dans sa seconde partie l’importance de continuer à s’émerveiller en grandissant. On pourra certes regretter quelques petites facilités d’écriture par instant, le film ne s’adressant pas forcément qu’aux enfants mais usant malgré tout de certains ressorts simplets qui auraient pu être évité, mais ce n’est franchement qu’un détail.
Ewan McGregor est parfait, il incarne la version adulte idéale de Jean-Christophe, Hayley Atwell également s’en sort admirablement. La jeune Bronte Carmichael quant à elle trouve toute sa place et s’en sort bien. Pour ce qui est des personnages de la Forêt des Rêves Bleus, en VO comme en VF on retrouve les voix originales et c’est appréciables, d’autant plus que les personnages sont ici magnifiquement rendu. L’aspect peluche fonctionne parfaitement et sert à traduire la trame sans tomber dans une quelconque grandiloquence, d’ailleurs le film tout entier prend cette direction là sur le plan artistique. Les couleurs sont belles et les décors sont impeccables, rien ne semble être de trop sur chaque image et c’est un vrai plaisir, bien loin des bande-annonces du prochain Casse-Noisette et les quatre royaumes qui semble boursoufflé et obèse de fantaisies visuelles.
Bref Jean-Christophe et Winnie rempli son contrat, c’est tout mignon et réconfortant, le film parfait pour manger des tartines au miel et un bon chocolat chaud. Si ça c’est pas un argument en béton !
Ma note : 7,5/10