Critique de « Juste la fin du monde » par Axel
J’ai quelque chose à vous dire, c’est quelque chose d’important et je suis venu de très loin pour vous l’exprimer mais j’ai peur Oh oui j’ai peur, de ne pas trouver les mots, de bafouiller, de trop articuler ou pire de ne pas assez articuler. Mais je reconnais que le dialogue est quelque chose d’important ça l’a toujours été et ça l’est encore plus actuellement, je le sais puisque pendant une heure trente une famille quelque part dans le passé m’a ouvert sa porte pour me laisser étudier l’importance du langage, de la communication et du dialogue. Donc avant que je vous dise ce que je dois vous dire, je vais vous raconter mon expérience dans cette famille ça me laissera le temps de réfléchir à ma formulation.
La première chose qui frappe quand on entre dans la maison c’est qu’il s’avère difficile de dialoguer avec les habitants il y en a certains comme Martine, la doyenne de la maison ainsi que Suzanne la benjamine de la famille et fille de Martine qui communiquent soit en utilisant une technique appelé le « Cri » qui sert à attirer l’attention sur soi durant un dialogue, il y a un mot utilisé au théâtre et qui est parfait pour définir ceci, on appelle ce genre de personne un « Cabotin » (quelqu’un qui cherche d’avantage à attirer l’attention du spectateur sur lui-même qu’à servir son rôle). Soit en se servant d’un étrange mélange de reproches et de plaintes qu’elles promettent de ne pas utiliser mais qui finalement ne peut pas s’empêcher de refaire surface à tout moment.
Il y en a d’autres comme Louis, le jeune fils de la famille, revenu voir celle-ci après plusieurs années d’absence juste au moment où je faisais mon étude, si ça n’était pas ma veine sur ce coup-là je ne sais pas ce que c’était, ainsi que Catherine la femme d’Antoine (que je présenterais juste après) et demi-sœur de Suzanne et Louis, ces deux-là ont deux manières différentes mais pourtant assez proche de communiquer, ils sont très réservés et ne disent pas grand-chose mais là où la différence apparaît c’est que Catherine cafouille, bégaye et s’empêtre dans ses pensées, je suis sûr que pendant ma visite d’une heure et demie elle a parlé l’équivalent de trois minutes et que j’aurai pu écourter mon séjour d’au moins trente minutes si elle s’était concentré pour mettre ses idées en ordre avant de parler. Louis quant à lui avait clairement quelque chose qui le travaillait, et peut être qu’il avait même quelque chose à dire, bien que personne d’autre dans la famille ne l’ai remarqué, ils étaient trop occupé à se disputer.
Puis le dernier, Antoine l’aîné de la famille qui ne parle pas souvent mais qui a toujours le mot pour mettre mal à l’aise les gens autour de lui, il s’avère aussi assez brusque et même parfois violent dans ses paroles, c’est un peu Pascal le grand frère mais qui aurait mal tourné. Et pourtant je sais que si j’arrivais à lui parler je pourrai briser cette carapace qu’il a formé autour de lui, malheureusement je n’ai pas pu communiquer avec lui puisqu’il ne me laissait pas m’exprimer et m’a même menacé d’un coup de poing quand j’ai essayé de lui avouer la chose que je dois vous dire.
……… Ah ! Vous êtes toujours là ? Pardon j’ai eu une absence j’étais en train d’admirer mon nombril, je ne sais pas pourquoi, l’ambiance de cette maison peut-être ? Bref, reprenons où nous en étions.
Pour parler rapidement de l’ambiance de la maison, il se passait des choses assez étranges et franchement effrayantes dans cette maison. Par exemple, parfois quand je touchais un mur ou un objet de la maison des clips musicaux apparaissait dans ma tête dans un style très MTV des années 2000 tout y était, la réalisation super cut, l’éclairage artificiel, et même la musique me tapant sur les tympans avec une force abyssale, je sortais de ces épisodes digne d’une crise d’épilepsie avec un mal de crâne insurmontable qui m’a suivi plusieurs heures encore après avoir quitté la maison.
Il y avait aussi quelque chose d’étrange qui se passait parfois quand je parlais à quelqu’un, le temps, de façon très aléatoire et sans aucunes causes apparentes, se mettait à ralentir tel un film de Zack Snyder, c’était vraiment bizarre et de manière totalement inexpliqué les habitants n’avait pas l’air de se rendre compte de cette sorcellerie, mais le pire du pire c’était la musique. Oh la musique ! Un orchestre avec ce qui semblait être 3000 violons jouant ce même air encore et encore, vous savez cet air triste qu’on entend dans chaque films dramatiques et qui ne change jamais vraiment de films en films et bien dans cette maison ils accompagneront vos mouvements et vos paroles de manière totalement aléatoire jusqu’à ce que vous ayez envie de vomir par vos oreilles.
En partant de la maison tout en évitant d’écraser l’oiseau numérique mort devant la porte et en me dirigeant vers cette lumière blanche je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce que je venais de vivre, et le résultat s’annonçait assez mitigé. Il y avait d’un côté de très grand moments, passionnants à vivre et de l’autre des moments horribles à la limite du gênant et de l’embarrassant. Alors que le mal de crane commence à se dissiper je me rappelle que je devais vous dire quelque chose d’important, et c’est ce que je vais faire tout de suite.
Ce que je voulais vous dire c’est que …
C’est que …
Oh, vous savez quoi ce n’est pas si important que ça en fait.
A la prochaine !
….Peut-être ?