Critique de « Justice League » par E-Stark
« Le Monde a besoin de Superman. »
Ben Affleck – « Justice League » de Zack Snyder et Joss Whedon (2017)
Alors que Wonder Woman au début de l’été 2017, semblait être le film qui allait inverser la tendance dans le DC Extented Universe, Justice League quant à lui se profilait comme la grosse réunion de super-héros, aussi casse-gueule qu’intrigante. Ah oui, je spoile un peu, vous êtes prévenu.
J’ai un rapport assez compliqué aux films du DC Extented Universe, d’un côté j’adore ces personnages qui au fur et à mesure que je les découvre me touchent beaucoup, je m’en rend compte. Mais d’un autre côté les films, dans leurs versions cinéma, me laissent perplexe. Justice League m’offre l’occasion de faire un point sur les divers segments qui le précèdent. Ainsi Man of Steel était pour moi une bonne mise en bouche grâce à la vision prophétique et biblique de Zack Snyder sur le personnage, mais Batman v Superman : L’aube de la justice dans sa version cinéma m’avait laissé sur ma faim. Le film était totalement différent en version-longue. Suicide Squad bien que sympathique au demeurant était tout de même un joyeux bazar pas très inspiré. Wonder Woman quant à lui était le film qui venait donner un peu plus de prestance à tout cet univers, et il était temps ! Ainsi donc j’étais vraiment curieux de voir ce que le grand film choral de l’univers DC au cinéma pouvait donner. Malgré le départ de Snyder et la reprise du projet par Joss Whedon, malgré la courte durée du métrage et malgré la tendance de Warner à vouloir s’aligner sur tous les autres blockbusters actuels.
Justice League n’est pas exempt de défauts, c’est une évidence et c’est indéniable. Mais le film est tout de même assez redoutable je trouve dans ce qu’il propose de divertissement. Premièrement déjà, au-delà de la simple réunion de super-héros annoncée, le film étoffe avec justesse l’univers auquel il appartient. Deuxièmement l’écriture, qui si elle n’est pas toujours ambitieuse, a au moins le mérite de laisser de la place à chaque personnage au sein du groupe et parvient aussi à créer une vraie cohésion. Ce qui est somme toute le plus important non ? Danny Elfman fait un travail formidable sur la bande-originale, personnellement je ne l’avais pas vu (entendu haha !) aussi en forme depuis Dark Shadows et Frankenweenie en 2012. Enfin, l’univers proposé prend de l’épaisseur et gagne en cohérence, moi qui n’était pourtant pas convaincu par les dimensions mythiques associées aux Amazones ou à Atlantis. Tout est désormais bien amené et qui plus est, tout est surtout plaisant à découvrir quand on est un néophyte comme moi. Quant au ton plus léger, il est assez juste puisqu’il ne vient pas pour autant anéantir la dimension plus sombre propre à DC Comics.
Le casting fait à nouveau le job et Gal Gadot confirme à nouveau qu’elle est une Wonder Woman impeccable, d’ailleurs elle demeure être le membre le plus intéressant de l’équipe. On notera aussi la bonne prestation d’Ezra Miller en Flash, drôle et charismatique. Jason Momoa est un Aquaman qui en impose beaucoup, notamment grâce à la stature impressionnante de l’acteur. Mais la bonne surprise vient surtout du côté de Cyborg, joué par Ray Fisher. Le personnage était clairement celui qui m’inspirait le moins et il s’avère qu’il trouve parfaitement sa place ici. Il est même essentiel.
Malheureusement le film a aussi ses défauts, à commencer par son méchant. Steppenwolf n’est clairement par la menace la plus emblématique qui soit, Lex Luthor dans BvS et son Doomsday en imposait plus. Les ambitions de Steppenwolf sont assez proches de celles d’un Thanos chez Marvel par exemple. Un lien avec Joss Whedon ? Je n’en sais rien et je ne m’y connais pas assez. Néanmoins il demeure que ce vilain n’a pas beaucoup d’intérêt. Deuxième point un peu plus faible : la résurrection de l’Homme d’Acier n’est pas vraiment amenée au bon moment, ce qui est d’autant plus dommage car ce segment de l’histoire est réussi. Mais bon, comme souvent chez DC il faut s’attendre à une version-longue, on peut possiblement espérer aussi qu’elle viendra combler les manques. Certains effet-spéciaux quant à eux pêchent vraiment et c’est dommage.
Justice League est imparfait, mais Justice League est malgré tout une belle mouture. Le film étoffe un univers qui de film en film gagne en intérêt et permet aussi à ses divers héros de rayonner au cinéma. Un bon moment et un chouette film !
Ma note : 7,5/10