Critique de « Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit » par E-Stark
« Que nul cris d’allégresse ne retentissent ! Que nul homme n’observe le ciel avec le coeur plein d’espoir ! Maudissons ce jour ensemble mes amis, nous qui allons réveiller le Kraken ! »
Bill Nighy – « Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit » de Gore Verbinski (2006)
Bien souvent au cinéma et plus particulièrement chez Disney, que fait-on quand un film fonctionne au box-office ? On franchise ! Il est vrai que si La Malédiction du Black Pearl avait tout d’un coup de poker, ce second volet semblait partir sur des bases plus solides. Ce qu’ont bien compris les scénaristes et le réalisateur Gore Verbinski.
A vrai dire Le Secret du coffre maudit n’a pas la même ambition que son prédécesseur. Plus axé sur l’efficacité que son aîné, ce nouveau film a pour mission d’étendre l’univers de la saga et d’installer ce dernier. C’est à partir de là que beaucoup diront que la franchise est partie en cacahuète, personnellement ce n’est pas mon cas. Gore Verbinski prend conscience du potentiel de tout cet univers et fait le choix d’aller vers de nouvelles trouvailles visuelles afin de présenter une mythologie novatrice.
Pirates des Caraïbes s’ancre donc dans un monde où les hommes peuvent être maudits et où la réalité et le folklore jouent un jeu dangereux. Si cette parenthèse fantastique arrivera à son apogée dans le prochain film, Jusqu’au bout du monde, ce second opus met l’accent sur les grands axes de cette histoire, finalement scindée en deux volumes, sans pour autant oublier la grande trame de la saga : la liberté. Davy Jones et son terrible Kraken ne sont que les parties émergées de l’iceberg, si bien que le mystère plane sur ce qui pourrait bien se passer dans une prochaine aventure. Partant de ce constat, on peut aisément affirmer que Le Secret du coffre maudit est un film de transition.
Bien entendu on retrouve tout ce qui faisait la réussite du premier volet, à savoir une écriture simple mais solide, des personnages marquants et un vrai sens de la mise en scène pour ce qui est du réalisateur. Tout ici est clinquant et brille par une maîtrise à la fois narrative et technique. Ce second volume vient donner ses lettres de noblesse au genre du divertissement à grand spectacle, reprenant ainsi l’entreprise du premier film : réhabiliter le genre du film de pirates. Les pirates font visiblement vendre et Disney l’a bien compris. Ainsi on voit fleurir un peu partout dans le monde des cosplayers à l’image de Jack Sparrow et bon nombres de références à la franchise dans la culture populaire. Certes il n’y a pas là une base de fans aussi large que celle de Star Wars, mais il est indéniable de constater que Pirates des Caraïbes à ce moment précis devenait un petit phénomène générationnel.
Johnny Depp est au taquet, l’humour est présent, le divertissement aussi et l’univers mythique s’étend. A n’en pas douter Le Secret du coffre maudit est un film qui tient toutes ses promesses au près du public qu’il vise : les pirates feront mains basses pour un bon bout de temps.
Ma note : 8/10