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Critique de « Solo : A Star Wars Story » par E-Stark

« Moi je veux être pilote, le meilleur de toute la galaxie. »

Alden Ehreinrich – « Solo : A Star Wars Story » de Ron Howard (2018)

Drôle de projet que celui de Solo qui a d’ailleurs souffert d’une production assez chaotique. On pouvait tout attendre d’un spin-off comme celui-ci, entre autre que l’univers de Star Wars s’étoffe encore un peu plus, ou bien plus simplement comment un vaurien est finalement devenu l’un des éléments forts d’une rébellion.

Une question se pose : Han Solo est-il un personnage suffisamment intéressant pour qu’on lui consacre un film destiné à raconter ses débuts en tant que contrebandier de l’espace ? Personnellement j’aimerais répondre non. Aimant plutôt bien le personnage sans que ce dernier me passionne, je dois avouer que l’idée d’un film retraçant ses premières aventures ne m’enchantait guère, Star Wars regorgeant de personnages bien plus intrigants et passionnants. Mais laissons cela de côté pour finalement faire le point sur ce film.

Solo : A Star Wars Story s’avère sympathique à défaut d’être bon. Néanmoins il est très inégal comme en témoigne justement le cheminement de son personnage central qui n’évolue pas vraiment au fil du long-métrage. Alden Ehreinrich est assez juste mais manque cruellement d’épaisseur. Pas facile de camper un personnage auquel Harrison Ford a su conférer autant de prestance. Ehreinrich manque de charisme et c’est un problème. Heureusement Solo propose une galerie d’autres personnages sympathiques et intéressants, notamment Chewbacca et Lando Calrissian pour les connus, Donald Glover est d’ailleurs excellent en Lando. On découvre Qi’ra, qui permet à Emilia Clarke de montrer que quand elle veut elle peut jouer juste, mais aussi et surtout Beckett campé par un Woody Harrelson toujours aussi génial. L’acteur est parfaitement en adéquation avec le ton d’un Star Wars, capable de jouer la carte de l’humour mais aussi celle de la noirceur quand il le faut. Paul Bettany n’est pas en reste et s’avère être l’une des bonnes surprises du film dans le rôle du méchant.

Le principal problème du film est ici, Han Solo peine à exister au milieu de tout ce beau monde, ce qui personnellement m’amène à confirmer ce que je pensais déjà : Han Solo n’est pas un personnage suffisamment captivant pour qu’on lui consacre un film. La faute à Ehreinrich en partie certes, mais aussi parce que le personnage au départ est écrit comme un second-rôle et c’était très bien comme cela. Pour finir sur les mauvais points il faut notamment souligner le fait que le film manque de dramaturgie, l’ensemble est divertissant et drôle mais l’émotion fonctionne rarement, et (pas de chance !) ces rares ne concernent pas des scènes impliquant Han.

Outre cela il faut reconnaître au film certaines qualités indéniables, notamment en terme d’univers présenté. C’est un peu déstabilisant au départ car à l’inverse de Rogue One qui d’emblée nous indiquait que l’on était bien dans l’univers de Star Wars, son postulat aidant bien entendu, Solo démarre comme un long-métrage plus neutre, comme un film de gangsters presque. D’ailleurs l’aspect « gangster » ou « western » reviendra souvent au cours du métrage, ce qui s’avère finalement être un bon point puisque cela permet à Solo d’être en adéquation avec sa condition de spin-off, ce qui serait je pense plus problématique sur un épisode « canon » de la saga. Ron Howard met en scène cet ensemble avec ce qu’il faut de punch, sans oublier pour autant de poser aussi un peu la caméra parfois, une belle gymnastique de ce côté-là. D’ailleurs soulignons aussi que le rythme général du film est bon, pas de temps mort sans que cela verse dans l’actioner.

Mais le plus intéressant réside dans la narration, car elle est visuelle. Les décors révèlent une efficacité rare sans pour autant manquer de détails. Idem pour la photographie qui a chaque instant magnifie et transmet les émotions des personnages. De ce côté là le film est impeccable, une belle copie, simple mais très pulp et redoutable, chose que l’on attend pas forcément d’Howard d’ailleurs. On ajoute à cela une bande-originale impeccable signée John Powell et le tour est joué. Vous avez là un bel écrin contenant une histoire qui manque malheureusement de de profondeur sous bien des aspect.

Au final on pourra dire de Solo qu’il est un bon divertissement, mais dans l’instant seulement car cette histoire s’avère somme toute assez anecdotique. L’univers de Star Wars s’étend toujours et notamment celui de l’Empire, mais on en ressort en se posant une question légitime : La jeunesse d’Han Solo était-elle la meilleure option pour étoffer un peu plus cet univers ?

Ma note : 6,5/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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