Critique FLASH de « La Chambre bleue » par E-Stark
Non seulement tout était vrai, mais tout était réel : lui la chambre, Andrée qui restait étendue sur le lit dévasté, nue, les cuisses écartées, avec la tache sombre du sexe d’où sourdait un filet de sperme.
Georges Simenon – Auteur de « La Chambre Bleue » 1993
Adaptation par Mathieu Amalric (2014)
Mathieu Amalric propose avec La Chambre bleue, un film tout à fait singulier qui peine peut-être parfois à prendre pied dans un genre précis, c’est vrai, mais c’est justement je crois ce qui donne au long-métrage toute sa force.
Film d’acteurs emporté par une histoire d’adultère sordide, La Chambre bleue s’avère être formidablement efficace en terme de mise en scène et d’immersion. Amalric filme la passion dévastatrice et les réminiscences de son personnage avec un onirisme flamboyant, qui vient faire écho avec la gravité de l’intrigue du métrage.
A travers cette histoire nimbée d’une ambiance Hitchcockienne, elle même prise dans une autre ambiance plus sombre et malsaine, le metteur en scène filme les corps et les regrets, sous l’oeil avide et voyeur de sa caméra. Julien désespère, il ne sait plus où il en est. Son coeur ne balance pas, mais il saigne. Stupide amour non partagé.
Les scènes sont habilement découpées, la province et ses divers archétypes (ici véridiques) sont subtilement distillés également, faisant de cette affaire somme toute assez plate, une dangereuse danse des émotions.
Il peut paraître anodin, et pourtant La Chambre bleue s’avère être un film formidable et parfaitement orchestré. Mathieu Amalric est décidément un homme surprenant …
Ma note : 8/10