« Skam » par Quentin.
Kjære Skam,
T’écrire est un exercice qui m’est extrêmement difficile, car je n’écris pas simplement à une série, à un divertissement, à un objet de fiction, mais à n’en pas douter bien plus que ça. Skam, merci de m’avoir reconnecté au monde. De m’avoir permis d’ouvrir les yeux sur les amis merveilleux qui me supportent aujourd’hui, de m’avoir permis d’en rencontrer d’autres qui m’ont porté vers l’adolescent épanoui que je suis maintenant. Plus encore de m’avoir fait comprendre que j’étais aimé, immensément aimé. Merci de m’avoir montré la valeur de la vie qui m’était donné, chose pour laquelle je te serai toujours reconnaissant.
Merci pour Sana, qui m’a appris à voir le meilleur chez les êtres qui m’entourent. Merci pour Eva, qui m’a fait réaliser que l’amitié était à portée de main à qui sait la saisir, mais qui m’a également prouvé que mon opinion, même le plus futile, avait une importance certaine dans l’immense chaos de notre monde. Merci également pour Noora, qui m’a rappelé que tout un chacun méritait d’être compris pour les combats personnels qu’il a à affronter chaque jour. Enfin, merci pour Isak, qui m’a appris qu’aimer, de toutes les manières qui soient, n’ait et n’a jamais été une chose dont je devrais avoir honte. Skam est arrivé à un moment de ma vie où j’avais décidé de fermer les yeux sur tout ce qui valait la peine de la continuer.
C’est alors que la série norvégienne a brisé toutes mes barrières, m’a absous de toute la honte dans laquelle je m’enlisais pour m’exhorter à la communication, à l’acceptation de soi, au bonheur. J’ai tout aimé de cette série, sa douce photographie, ses choix musicaux éclectiques et pertinents, son jeune casting talentueux, sa réalisation soignée, son écriture intelligente, le concept d’une diffusion en temps réel accentuant la proximité avec ses protagonistes ainsi que l’identification certaine à une adolescence qui a peur, peur de s’aimer, peur de vivre, à qui on menace de tout enlever du jour au lendemain.
Skam est un cri du cœur, le cri du cœur de toute une génération : non, nous ne nous arrêterons pas de vivre, de passer six heures sur les réseaux sociaux, de boire jusqu’à voir flou, d’aimer qui notre cœur nous dit d’aimer, de clamer haut et fort nos croyances et d’en être fier. À toi qui continue de te battre, qui continue d’avoir espoir, merci. N’oublie jamais que tout est amour, Alt er Love.
Quentin.
à toi mamie, qui ne me lira plus, mais qui n’a jamais cessé à un seul instant de croire en ma plume, la vie que tu as mené restera pour toujours ma plus grande inspiration, je t’aime.