Critique de « Black Panther » par E-Stark
« Tu dois décider quel genre de roi tu vas devenir. »
Lupita Nyong’o – « Black Panther » de Ryan Coogler (2018)
On l’avait vu pour la première fois dans Captain America : Civil War en 2016, le voilà de retour en 2018 dans son film solo : Bienvenue au Wakanda, le royaume de Black Panther.
Je me souviens de ce personnage dans Civil War, qui finalement s’avérait être bien mystérieux et donc intéressant pour la suite de l’univers Marvel au cinéma. Effectivement ce Black Panther pourrait bien se révéler être l’un des films incontournables du MCU, une vraie bouffée d’air frais. Changement de décors, d’univers, de personnages, voilà une Origin Story qui fait du bien. Visuellement le film est un vrai régal et la mis en scène de Ryan Coogler est d’une efficacité redoutable, parfaitement accompagnée par la bande-originale de Ludwig Göransson. Le plus réjouissant demeure surtout être l’écriture du film qui sans être exceptionnelle n’en n’est pas moins convaincante. Abordant assez justement des thèmes plus politiques et sur la succession de pouvoir, Black Panther fait également écho à d’autres productions, notamment chez Disney comme Le Roi Lion lors d’une scène rêvée magnifique. Notons aussi toutes les références à la culture Africaine bien sûr comme les masques, les plateaux labiaux ou encore les Massaï, mais également d’autres petits clins d’œils plus subtils telles que cette référence au second chapitre de Retour vers le futur, ou encore au discours de Donald Trump sur le mur du Mexique, ici détourné en un cri de tolérance et d’espoir.
Comme à l’accoutumée chez Marvel l’humour est aussi de mise et ici il vient contrebalancer un propos qui peut rapidement s’imposer comme étant plus sombre, ce qui n’est pas une mauvaise chose évidemment. Néanmoins l’humour n’est pas prédominant comme c’est parfois trop souvent le cas chez Marvel. On notera ici par exemple quelques scènes drôles mais habilement disséminées, comme ce gag du chien qui aboie contre le chat perché sur un arbre (je vous laisse deviner qui fait le chat), ou encore cette scène où Danai Gurira reçoit un baiser de la part d’un rhinocéros. L’humour vient aussi donner un peu de teneur à un rythme malheureusement assez décousu par moment, c’est d’ailleurs le principal soucis du film : le rythme. Néanmoins si Black Panther prend son temps c’est pour mieux développer une galerie de personnages attachants que le casting incarne avec beaucoup de justesse.
Côté casting justement on retrouve donc Chadwick Boseman, à nouveau impeccable dans la peau de Black Panther. Michael B. Jordan dans le rôle du bad-guy charismatique et juste, l’excellente Lupita Nyong’o très à l’aise dans ce registre et qui s’avère être un des personnages les plus forts de l’intrigue. Mais mon coup de coeur va à Danai Gurira, celle qui incarne également Michonne dans la série (qui n’est plus qu’une vaste blague) The Walking Dead, l’actrice est formidable. Drôle, juste et impose beaucoup grâce à des performances physiques surprenantes. C’est un plaisir de retrouver Martin Freeman, Forest Whitaker, Andy Serkis (complètement dingue d’ailleurs) ou encore Angela Bassett. Notons aussi la bonne performance de Letitia Wright qui campe ici un second rôle sympathique et drôle mais jamais dans l’excès. En revanche Daniel Kaluuya peine vraiment à s’imposer et ne saisit jamais vraiment non plus l’essence de son personnage.
Black Panther est donc un très bon apport au Marvel Cinematic Universe, une dernière mise en bouche réjouissante avant le prochain Avengers : Infinity War. Le Wakanda n’a pas encore livré tous ses secrets et on a hâte de les découvrir.
Ma note : 8/10