Critique Flash de « Eiffel » par E-Stark
« Je ne te parle pas d’amour, je te parle de réputation. »
Pierre Deladonchamps – « Eiffel » de Martin Bourboulon (2021)
La vie de Gustave Eiffel et la construction de la tour éponyme, sur grand écran et produit par la France, voilà bien un projet intéressant et intrigant. Malheureusement le film est loin d’être parfait …
Dire d’Eiffel qu’il est un mauvais film serait mentir, à vrai dire le film est tout à fait convaincant dans ce qu’il entreprend de faire. La reconstitution est impeccable, sauf peut-être pour les dialogues, le reste en revanche et j’entend par-là les costumes, les décors et plus globalement le contexte social, tout est soigné. Le casting est également à souligner pour la justesse des diverses interprétations, notamment Romain Duris qui comme à son habitude en impose avec un charisme indéniable, ainsi que la belle Emma Mackey qui commence à gentiment se faire une place. Pierre Deladonchamps est un peu plus en retrait cela dit, bien qu’il n’ai pas à rougir de sa prestation.
Là où le film fonctionne moins c’est concernant son scénario, somme toute assez anecdotique finalement. Bien qu’il n’était pas question ici de faire un film trop académique sur la construction de la tour, rattacher tout cela à une romance trop classique n’a rien de bien original et vient trop souvent ralentir l’ensemble. Autrement dit : plus de tour et moins d’amour n’aurait pas été une si mauvaise idée. L’autre problème ici c’est que la romance mis en place ne semble parfois là uniquement pour justifier la présence d’un personnage féminin en tête d’affiche. Lier la mise en chantier de la tour à un contexte plus social comme le film l’évoque à un moment donné, aurait eu plus d’impact à mon sens. Cela étant comme dit précédemment, le film dans son ensemble fonctionne mais il est juste trop en-dessous de son potentiel pour être un excellent film d’époque sur un contexte bien précis. Cela s’explique aussi par l’ambition d’une telle production dans l’horizon cinématographique française, il faut fédérer.
En espérant donc qu’un film comme Eiffel permettra à terme d’en produire d’autres, en l’occurrence si le film de Martin Bourboulon demeure soigné à bien des égards concernant sa partie technique, le scénario quant à lui donne l’impression d’un film aussi vite vu qu’oublié.