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Critique de « Man of Steel » par Morgan

Man of Steel

Affiche USA Man of Steel

Man of Steel, le reboot tant attendu par les fans de comics et de l’homme d’acier, Zack Snyder avait déjà auparavant adapté des comics sur grand écran, des films tels que 300 ou Watchmen ont vu le jour et cela n’a pas déplu. Mais pour Man of Steel c’est différent, tout d’abord c’est la première fois que Snyder s’attaque à un héros seul et non à une équipe, ce qui lui rend la tâche plus difficile d’après moi, sachant que Superman, appelé Kal-El par les Kryptoniens, est un emblème chez DC Comics. Pourquoi difficile, sans doute car ce personnage est aussi connu que Batman ou Spider-Man (MARVEL Comics), il y a donc certains inconvénients sur la manière de s’approprier les origines d’un héros connu du grand public. Snyder a sa propre conception de Superman, et nous le voyons bien dans ce reboot où certains codes sont définitivement absents du scénario, ou en tout cas modifiés. Nous allons donc voir les différents points marquants de ce film afin de vous donnez une idée de ce qu’est vraiment Man of Steel. par ailleurs il faut ajouter que ce film reste néanmoins meilleur que Superman Returns, réalisé par Bryan Singer, je précise que je ne dis pas que Man of Steel est un mauvais film, je dis que ce film est différent de l’idée que l’on se faisait à travers les comics et la saga avec Christopher Reeve.

Krypton, un univers pas si nouveau

Tout d’abord je dois avouer que, pour Krypton, en voyant les décors, les costumes et l’ambiance plutôt sombre qu’instaure la technologie et la société (fidèle aux comics comme dans La Nouvelle Krypton), je me suis dit « Génial cet univers totalement opposé à celui des comics et du film de 1978 qui étaient plutôt très lumineux ». Puis le lendemain, après réflexion je me suis rappelé d’un projet de 1998 qui s’appelait Superman Lives, qui fut abandonné. Ce projet devait être dirigé par Tim Burton, inutile de vous dire que celui-ci s’annonçait sombre, nous connaissons tous l’univers Burton. Pour que vous vous rendiez compte par vous même regardez tout d’abord la comparaison ci dessous.

Concept Art Man of Steel
Concept Art Superman Lives

On peut donc observer des courbes identiques, on retrouve l’idée d’une carapace osseuse. Vous allez me dire « ce n’est qu’un exemple », mais regardez les concept art des deux projets et vous observerez d’autres similitudes. Je pense notamment à une armure, dans le projet de Burton, sur laquelle on voit des tentacules similaires à celle que l’on voit dans la technologie kryptonienne du reboot.

La marque de fabrique Snyder :

Oui il y a une marque de fabrique Zack Snyder, c’est un réalisateur qui s’intéresse à l’anatomie, exemple avec « 300 » ou « Sucker Punch », des films où la représentation des corps est plutôt bien exploitée, grâce notamment aux ralentis que le réalisateur affectionne tant. Pour « Man of Steel », la fascination des corps est encore présente, lorsque Superman combat les autres Kryptoniens avec sa vitesse surhumaine, le ralenti nous montre chaque partie du corps en mouvements durant chaque geste tout en gardant l’impression d’une vélocité importante. En parlant de vélocité, nous pouvons aussi remarquer l’impression de vitesse à travers le premier vol du héros. Le personnage est filmé de loin et il y a des zooms récurrents, l’impression de vitesse se fait donc à travers une caméra qui essaye de suivre Superman, mais notamment à travers des caméras fixes qui utilise un mouvement panoramique afin de montrer que le passage du héros devant nous est assez bref.

La relation avec Loïs et un secret pas si secret

Pour commencer, les bases : tout super héros doit garder son identité secrète. Ici j’ai eu le même problème que pour The Amazing Spider-Man, trop de personnes découvrent son secret. Lana Lang, Pete Ross, un ensemble d’ouvriers d’une plate-forme pétrolière et surtout Loïs ! Dans un premier temps, on la qualifie de « grande journaliste », d’accord, elle a trouvé qui était ce surhumain qui lui avait sauvé la vie, en même temps pas très difficile avec toutes les gaffes qu’il a fait même à l’âge adulte, remonter à la source n’a pas été si difficile. Par ailleurs n’importe qui aurait pu découvrir cela en allant dans la grange des Kent où l’on peut voir que le vaisseau kryptonien est apparent, en plein milieu de la pièce : « oh sympathique cette œuvre d’art dans votre grange M. Kent, cest de vous ? ». Bref revenons à Loïs et Clark, maintenant qu’elle sait qu’il est Superman avant même de l’avoir rencontré au Daily Planet, les codes originaux sont brisés, la brillante journaliste ne verra jamais Clark comme un ringard trop timide (d’ailleurs on peut le voir dans la scène finale, une vraie groupie…) mais plutôt comme un dieu dont elle a l’exclusivité sur le plan privé. Certes son tempérament et son goût pour le risque l’amène à devenir un élément clé pour sauver la planète, mais à la fin de sa mission elle redevient la petite amie banale du super héros, tel une Nathalie Portman dans « Thor ». Snyder s’approprie le mythe pour en faire sa propre version. La relation avec Loïs peut donc être avantageuse pour la suite, mais attention, il faut savoir manier celle-ci car, dans les comics, même si la journaliste connaît son secret, en public, elle considère toujours Clark comme quelqu’un de maladroit et prudent.

La prestation d’Henry Cavill

Mon avis sur la prestation d’Henry Cavill est plutôt mitigé, en effet il est très bon dans le rôle de Superman, sa morale est digne de celle que l’on peut observer dans les comics. Par exemple il se sent mal lorsqu’il achève le général Zod là où, nous spectateurs, avons le sentiment que se mettre dans un état pareil pour un tyran de ce type est totalement déplacé. Mais que voulez-vous, notre homme d’acier est plus humain que nous, Snyder et Cavill ont réussi avec brio à faire transparaître ce côté très moralisateur du héros. En dehors de cet esprit, on peut y découvrir notamment son humour, je pense à la scène de l’interrogatoire où le Dr Hamilton veut se présenter et que Kal le prend de court en lui expliquant qu’il voit tout ce qu’il y a à travers la glace. Tout en gardant son sérieux et en s’imposant, il réussit à rendre cet instant comique grâce à ses pouvoirs et en désignant ce qu’il voit, notamment en décrivant le paquet de bonbons à la menthe présent dans la poche du scientifique alors que ce petit détail est loin d’être important, comparé au reste des éléments présents derrière la vitre tels que les soldats possédant un sédatif (inutile).

La prestation de Cavill est donc fidèle au personnage mais que dire de sa prestation en tant que Clark Kent sans assurance, on ne voit qu’un Clark humble, et non pas médiocre, qui évite la violence par peur que l’on découvre son secret, par exemple quand il travaille dans un bar, il se venge en empalant le camion de la brute. Le seul moment où l’on voit Clark Kent dans « son rôle d’homme invisible » est évidemment à la fin, c’est son premier jour au Daily Planet, il rencontre ses collègues, mais la tête haute. On peut remarquer l’assurance de Clark en comparaison avec la timidité de ce personnage dans la saga avec Christopher Reeve. De grands sourires à sa nouvelle collègue la plus convoitée du bureau, Loïs Lane, qui donne l’impression de voir Superman en vrai alors que c’est censé être quelqu’un d’insignifiant pour elle. Même si elle est au courant de son identité, le but n’est pas de le faire comprendre à tout le monde dès son arrivée au journal. Pour le rôle de Superman on peut dire que Cavill impose son style, en revanche pour son alter ego j’attends de voir le deuxièmes opus, car si je tiens compte du peu de temps que je l’ai vu dans la peau du garçon timide, cela s’annonce catastrophique.

En conclusion ce film est un bijoux spectaculaire mais avec des défauts qui se trouvent au niveau de l’adaptation du personnage. Le fait que Snyder se soit approprié l’œuvre fait que certains fans de l’homme d’acier y verront des inconvénients, comme la relation avec Loïs, beaucoup trop rapide en comparaison avec les comics (et la saga avec Christopher Reeve), ou encore l’absence de précisions sur la décision de Clark à devenir Superman pour laisser place à l’action, alors qu’un premier film est censé raconter avant tout la genèse du héros. En définitive ce film peut être une déception pour les fans mais il restera un bonheur pour les yeux (en plus adieu le slip rouge, bonjour le design de la nouvelle génération).

Morgan, je suis passionné par le cinéma, les comics, les jeux vidéos, la paléontologie et bien d’autres choses. Quand je vois mes goûts cinématographiques ou musicaux, j’ai l’impression d’être resté bloqué dans les années 80 et 90, mais bon j’ai pas l’impression d’être le seul, on est beaucoup à avoir grandit avec Spielberg et du coup on ne veut pas grandir.

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