Critique de « Le Chasseur et la Reine des Glaces » par E-Stark
» – Miroir au mur, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle entre toutes ?
– C’est toi ma reine, mais plus pour longtemps. Ta soeur tiens sur son sein une enfant destinée à te surpasser. Mais prends garde, si quelque malheur arrive à cette enfant, ta soeur libèrera un pouvoir tel que le monde n’en n’a jamais connu. »
Charlize Theron dans le rôle de la reine Ravenna et le miroir magique – Le Chasseur et la Reine des Glaces de Cédric Nicolas-Troyan (2016)
Après le succès de Blanche-Neige et le Chasseur sorti en 2012, Universal Studios réitère le coup et s’emploie à vouloir créer une licence : Les Chroniques de Blanche-Neige. Le Chasseur et la Reine des glaces en est donc le deuxième segment et à la fois une prequel.
Seul petit hic, c’est que celle qui donne en partie son nom au film (voir même carrément à une future franchise) brille par son absence. En effet pas de Blanche-Neige dans cet opus, devenue reine on apprend qu’elle dirige son royaume mais jamais au cour du film nous ne la verrons. Kristen Stewart et Rupert Sanders (le réalisateur du premier film) ont pour ainsi dire commit une légère boulette durant la réalisation de Blanche-Neige et le Chasseur. Espérons donc que la production se ravisera et daignera intégrer la fameuse Blanche-Neige dans les autres films.
Mais qu’en est-il alors de ce nouveau film centré sur la Reine des glaces, soeur de Ravenna la reine maléfique et ancienne belle-mère de Blanche-Neige et campée par Emily Blunt ? Et bien pour être tout à fait honnête, le grand fourre-tout annoncé par les diverses bandes-annonces n’est pas vraiment de mise et c’est tant mieux. Bien que le film recèle tout de même de quelques petites fautes de goûts, notamment le design des gobelins, plus proche d’un minotaure encorné dans le mauvais sens. Hormis cela il faut bien avouer que le reste des visuels sont de très bonnes factures, au même titre que ceux du film sorti en 2012. L’équipe artistique met un point d’honneur à créer un univers à la fois sombre et féerique, cela fonctionne parfaitement, le palais de Freya est notamment de toute beauté avec son ambiance glaciale.
Pour ce qui est du scénario, il tient sur un ticket de caisse mais permet d’explorer des thématiques intéressantes et ne se borne pas simplement à mettre en scène des méchants vides de sens. Si Ravenna est en effet animée par un désir diabolique, sa soeur est une antagoniste ambigu et plus subtile, femme bafouée et mère orpheline d’enfant, elle cherche avant tout à se protéger plutôt qu’à asservir. La qualité du film, à l’instar de Blanche-Neige et le Chasseur réside dans ce désir de vouloir accorder ce qu’il faut en background aux méchants. Ils ne sont pas juste là parce qu’il en faut. Bien que Freya fasse évidemment beaucoup à Elsa dans La Reine des Neiges, on s’attend presque à la voir chanter le fameux « Let it go » du film Disney.
Il est en tout cas agréable de voir un blockbuster sombre aussi désireux de donner du corps à ses personnages, car si les deux méchantes du film ne sont pas en reste, les deux héros ne le sont pas non plus. Bien qu’Emily Blunt soit impeccable en Reine des glaces, que Charlize Theron soit vénéneuse et envoûtante à souhait dans le rôle de Ravenna, et que Thor … pardon Chris Hemsworth fasse son job en tant que Chasseur, celle qui tire évidemment son épingle du jeu c’est Jessica Chastain. L’actrice semble s’éclater comme une enfant qui va pour la première fois à Disneyland. Dans un registre assez différent de ce qu’elle fait habituellement, l’actrice prend à coeur son rôle et donne le maximum dans les scènes d’actions. C’est un vrai plaisir de la voir à l’oeuvre ( tu es parfaite Jessy de toute façon, quoi que tu fasses ♥ ).
N’oublions pas non plus la dimension comique du film, emportée par Nick Frost et ses accolytes dans la peau des nains, tous sont très drôles sans jamais être trop lourds.
Le Chasseur et la Reine des glaces n’est donc pas la catastrophe annoncée. Si l’histoire n’offre pas vraiment de rebondissements, elle a au moins le mérite d’être divertissante et ne prétend pas non plus à être plus. L’ensemble est porté par un casting qui semble ravi d’être là, les visuels sont excellents, ajoutez à cela une bande originale toujours aussi inspirée par James Newton Howard, et vous obtenez un divertissement sympathique qui propose ce qu’il faut quand il faut pour faire son oeuvre. Une bonne suite et également une bonne prequel, mais aussi un bon premier essai pour le réalisateur Cédric Nicolas-Troyan.
Ma note : 7/10