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Critique de « Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar » par E-Stark

« Les morts ne racontent pas d’histoires. »

Javier Bardem – « Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar » d’Espen Sandberg et Joachim Rønning (2017)

Attendu par beaucoup de monde comme le digne successeur des trois premiers volets après un segment très moyen sur La Fontaine de Jouvence, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar s’est rapidement imposé comme un long-métrage plein de promesses à l’égard des fans de la saga.

Dire que ce nouveau film est bien plus convaincant que son prédécesseur est un euphémisme, La Vengeance de Salazar ressemble bien plus à La Malédiction du Black Pearl qu’au précédent long-métrage. C’est évidemment une bonne chose puisque le premier film de la saga s’avère aussi être le meilleur. Pourtant cette nouvelle aventure bien qu’elle tente de remettre les pendules à l’heure en clôturant la plupart des histoires en cours, se repose aussi beaucoup sur ses lauriers. Le cahier des charges est rempli à la lettre.

Aussi habile que les films précédents quand il s’agit de faire de l’action, La Vengeance de Salazar nous gratifie effectivement de scènes dantesques, parce qu’elles usent principalement d’effets physiques plutôt que virtuels. Ainsi une scène d’évasion au début du film met tout de suite le spectateur dans le bain et donne le ton, fort heureusement cette première séquence n’est qu’une mise en bouche puisque toutes celles qui suivront seront du même acabit voir meilleures encore. Quant à l’histoire elle fait le choix de revenir sur ce qui faisait tout le sel des trois premiers volets : la mythologie maritime. A base une nouvelle fois de malédiction, de sorcellerie et d’artefacts légendaires, le scénario plonge le public dans une épopée aussi épique que drôle, aussi divertissante que pétrie de bonnes intentions.

Les bonnes intentions effectivement ne manquent pas ici, car le film en plus de faire le choix de revenir à ce qui avait tant réussi aux premiers, prend aussi la décision d’en dévoiler plus sur les personnages. Si l’on en savait déjà beaucoup sur Will Turner et son père prisonnier du Hollandais Volant, ici bien que Henry Turner, fils de Will et Elizabeth, soit l’élément déclencheur, c’est principalement sur Jack Sparrow et Hector Barbossa que le film s’attarde. Ainsi donc on en apprend un peu plus sur l’avènement du capitaine Sparrow à travers une scène bien pensée et plutôt cool, directement liée également au grand méchant, Salazar, ce qui fait aussi de lui par conséquent un personnage moins factice que l’était Barbe-Noire dans l’opus précédent.

Quant au capitaine Barbossa, qui a comme prévu à la fin du quatrième film, très bien rebondit et jouit désormais d’une vie de pirate à la hauteur de ses ambitions, on apprend aussi que l’homme à la jambe de bois a lui aussi eu une vie faites de sentiments et de raisons avant de sombrer dans la piraterie. Sans en dire plus, l’un des nouveaux personnages de ce cinquième volet ouvre de belles perspectives concernant Barbossa, confirmant d’ailleurs que ce dernier est bien l’un des meilleurs personnages de la franchise. Un personnage auquel Geoffrey Rush sait conférer charisme et prestance. Les meilleurs personnages sont campés par les meilleurs acteurs dans cette saga décidément !

Visuellement le film demeure impeccable, à l’instar des précédents. L’une des forces de Pirates des Caraïbes ayant toujours été de proposer à son public un panel d’éléments visuels aussi beaux que complexes. Les scènes aquatiques, sur ou sous la mer sont une nouvelle fois le point fort du long-métrage, surtout dans son climax final, véritable déferlement visuel. Quant au fameux nouveau grand méchant campé par un Javier Bardem impeccable, en plus d’être assez glauque et terrifiant, il se retrouve parfaitement animé. Bien que le costume soit vrai et que le visage soit le fruit de longues heures de maquillages, les cheveux flottants pour donner l’effet fantomatique, étaient le point qui pouvait faire tiquer un peu dans les premières bande-annonces. Mais finalement dans le film tout s’avère cohérent, d’autant plus que l’acteur confère à son personnage l’aura parfaite pour appuyer ce trait distinctif. Salazar est un capitaine fantôme cauchemardesque. On regrette juste que ce dernier ne soit finalement pas un peu plus approfondi.

Du côté du casting on retrouve quelques nouvelles têtes comme Brenton Thwaites, qui quitte ses oripeaux de prince Philippe dans Maléfique, pour jouer ici Henry, le fils Turner. L’acteur bien que manquant un peu de charisme, s’avère tout de même suffisamment convaincant pour son rôle, qui rappelle néanmoins beaucoup celui d’Orlando Bloom par le passé. Quant à la belle Kaya Scodelario, l’étrange Effy de Skins, elle incarne ici une figure plus enjouée et intéressante que l’était Keira Knightley dans les autres films. Résolument désirée comme un rôle féministe, la jeune actrice illumine l’écran grâce à un potentiel comique tout en nuances et une vraie prestance dans le jeu.

Malheureusement celui qui s’en sort le moins bien, et c’est bien la première fois, c’est Johnny Depp. D’ailleurs plus personnellement ça me fait mal au coeur d’écrire cela, tant mon adoration pour cet acteur est grande. Mais force est de constater que la barrière entre Jack et Johnny est désormais rompue, Depp n’étant plus que l’ombre de lui-même dans ce rôle dont il a visiblement fait le tour. Heureusement ici il est plus en retrait, mais tout de même, quelle tristesse de voir un personnage aussi emblématique réduit à ce point et campé par un acteur qui semble ne plus y croire, au point de nous le faire préférer dans le quatrième volet, malgré ses « cabotineries ». Non pas que le revoir n’est pas appréciable, il a encore droit à de bonnes scènes, mais l’acteur ne parvient jamais à réitérer ses prestations de jadis. Néanmoins il faut aussi souligner que le personnage gagne en importance vers la fin du film, et l’acteur s’en sort plutôt bien aussi dans ces derniers instants.

Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar s’apparente donc à un retour aux sources malgré quelques faux pas, pour certains biens trop notables d’ailleurs. Même si Johnny Depp semble être à sa place plus en retrait et laisse sa place aux nouveaux personnages, ce nouveau film pourrait tout aussi bien être une conclusion. D’ailleurs pour le bien de tout le monde, de la franchise, des acteurs et même des fans, c’est peut-être la meilleure chose à espérer, dès lors la saga se terminerait sur une bonne note.

Ma note : 7/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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