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Critique de « Suicide Squad » par E-Stark

viola-davis-reveals-details-about-the-joker-and-his-henchmen-in-suicide-squad-viola-dav-847826« C’est mon métier de faire que les gens aillent contre leur intérêt. »

Viola Davis – « Suicide Squad » de David Ayer (2016)

DC Comics poursuit l’expansion de son univers cinématographique malgré les critiques assassines de la presse et du public. Suicide Squad se présente comme le film de vilains ultime et semblait à travers ses bande-annonces, plein de promesses à l’instar d’un certain Batman v Superman …

Qu’est-ce que donne alors un film composé uniquement de bad-guys ? Ça donne plusieurs choses, bonnes et moins bonnes. Premièrement s’il y a bien une qualité que l’on peut reconnaître au film c’est son ambition, ce dernier n’a pas peur d’être vulgaire par exemple et c’est un plus, le désir de vouloir présenter quelque chose de non-aseptisé et à la violence plus frontale se sent beaucoup. Notons également un très bon travail sur l’ambiance qui révèle à la fois la dimension assez sombre de cet univers, propre à DC Comics apparemment, nuancée cela-dit par l’exubérance et la folie de ces personnages.
FICHE-FILM-SUICIDESQUAD-Diaporama18Le film s’avère également assez efficace en terme de divertissement, le rythme est plutôt bon et les péripéties nombreuses. Ce qui est d’ailleurs assez surprenant lorsque l’on voit à quel point le DC Cinematic Universe est en retard par rapport à Marvel et que par conséquent il doit aborder beaucoup de choses à la fois. C’était le principal problème de la version cinéma de Batman v Superman : l’Aube de la Justice, ce n’est pas celui de Suicide Squad car ce dernier, lui, fait le choix de rester assez minimaliste dans son écriture. On sent clairement qu’il ne s’agit pas d’un film qui a pour mission de mettre en place un univers.

Évidemment il est difficile de revenir sur les points positifs du film sans parler de Margot Robbie sous les traits de la fameuse Harley Quinn. Cette dernière est formidable et campe parfaitement le personnage, lui conférant sa noirceur, sa folie et son ironie si caractéristiques. Will Smith est quant à lui étonnant dans la peau de Deadshot à qui il insuffle beaucoup de prestance, je précise d’ailleurs que je ne suis absolument pas fan de l’acteur, j’ai même plutôt tendance à fuir ses films. Bonne surprise donc.

Mais évidemment comme tout n’est jamais rose chez Warner, Suicide Squad a aussi des défauts. En terme d’écriture premièrement, si cette dernière est simple et permet d’éviter le côté nébuleux qui amputait sévèrement le rythme de Batman v Superman, il faut bien avouer qu’elle demeure justement trop simple. Le scénario est en roue-libre et n’offre rien de plus qu’un prétexte à réunir ces personnages. Ces derniers sont cools et il est appréciable de les retrouver tous ensemble, mais cela ne suffit pas pour faire un film et Suicide Squad se révèle finalement aussi divertissant que creux, usant trop souvent des facilités d’écriture pour amener les péripéties.

suicide-squad-photo-jared-leto-jocker-961390Notons aussi que Cara Delevingne s’avère être une piètre Enchanteresse qui confère aux derniers instants du film une dimension kitch vraiment mal-venue. Les quinze dernières minutes sont vraiment très pauvres en terme de dramaturgie, de mise en scène et d’ambiance. Finalement plus risible que terrifiante ou inquiétante, Delevingne ne captive jamais et offre un jeu qui ne procure jamais l’effet escompté.

Mais Delevingne n’est pas la seule à sévir du côté des points négatifs, Jared Leto dans sont genre n’est pas mal non plus. Son Joker s’avère être un gros mix raté de celui de Jack Nicholson et de l’animé des années 90. Constamment en surjeu, l’acteur grimace et ricane sans insuffler quoi que ce soit à l’aura pourtant si charismatique de ce personnage. A l’inverse de Will Smith, je suis assez fan de l’acteur pourtant, le voir dans une telle posture est donc une véritable déception.
Dernier point noir et pas des moindres : les effet-spéciaux. Si l’ambiance visuelle fonctionne bien, difficile en revanche d’en dire autant des créature et autres monstres en images de synthèses. Hormis Killer-Croc tout le reste dégouline et s’apparente à un dégueulis numérique déjà suranné.

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Suicide Squad s’avère donc aussi efficace que frustrant. S’il est en effet possible de passer un bon moment, on peut tout autant s’indigner face aux trop grandes facilités de l’écriture, décidément bien paresseuse. Malgré tout quelques belles scènes sortent du lot, principalement celles d’Harley Quinn et ce n’est sûrement pas une coïncidence.

Ma note : 7/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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