Critique de « Thor : Ragnarok » par E-Stark
« Asgard n’est pas un pays, c’est un peuple. »
Idris Elba – « Thor : Ragnarok » de Taika Waititi (2017)
Taika Waititi est un grand malade ! Voilà comme ça c’est dit, c’est fait. Le dernier segment de Thor est là et s’avère être une bonne surprise.
Grâce à une solide réalisation orchestrée par Taika Waititi, que l’on avait pu voir dans le très drôle Vampires en toute intimité réalisé par Jemaine Clement, le dernier né des studios Marvel est une aventure colorée et drôle qui sait aussi se montrer épique et même touchante quand il le faut. Là où le premier volet peinait parfois à captiver, la faute à une écriture mollassonne et une direction artistique au ras des pâquerettes, le second chapitre relevait un peu le niveau lui aussi en partie grâce à une solide réalisation et une dimension épique totalement embrassée. C’était donc sous de bons augures que ce troisième volet s’annonçait, Taika Waititi pouvait laisser exploser toute sa folie après les deux passages de James Gunn avec Les Gardiens de la Galaxie, et l’aspect visuel volontairement rétro et kitch que laissaient entrevoir les bande-annonces promettait beaucoup. Ajoutons à cela que Jeff Goldblum a rejoint le casting dans un rôle principal et que Sam Neill avait aussi une apparition de prévu. Bref tout s’annonçait bien.
Cate Blanchett joue les méchantes et elle le fait très bien, ce qui n’a rien d’étonnant. Belle et vénéneuse malgré un nombre impressionnant de couches de maquillages. Chris Hemsworth quant à lui reprend son rôle et s’avère toujours aussi charismatique dans la peau du dieu du tonnerre, aux côtés du génial Tom Hiddleston une nouvelle fois parfait en Loki. C’est avec plaisir que l’on retrouve aussi Mark Ruffalo dans le rôle de Hulk, qui trouve ici une vraie place, bien plus que dans Avengers, c’est un comble.
Malgré tout si l’on ne peut que saluer la direction artistique (Asgard est magnifique) et l’ambition visuelle du film, Thor : Ragnarok souffre aussi de ce qui incombe beaucoup de films du studio : son scénario trop mince. Non pas que ce dernier ne fasse pas le job, mais il n’est qu’un prétexte pour mettre en scène cette aventure et approfondir les personnages. Notons néanmoins une chose intéressante qui vient enrichir le fond de l’histoire, cet aspect plus humaniste où Thor comprend qu’il ne s’agit pas juste d’un royaume et d’une destiné à récupérer mais bel et bien d’un peuple à sauver. Pour une fois ce n’est pas la Terre et ce n’est pas plus mal. La mise en scène n’invente rien, le rythme est parfois un peu décousu et certains ressorts sont un téléphonés. Mais il ne s’agit que d’un détail auquel on est habitué concernant Marvel. On y va désormais plus pour les personnages que pour les histoires. Une preuve supplémentaire de l’entreprise sans faille mise en place par Disney.
On rit très souvent, on en prend plein les yeux et on en ressort avec une pêche d’enfer, Thor : Ragnarok est un cocktail détonnant, imparfait dans ses contrastes mais terriblement réjouissant et efficace !
Ma note : 7/10