Critique de « X-Men : Apocalypse » par E-Stark
« Tout ce qu’ils ont construit s’effondrera ! »
Oscar Isaac – « X-Men : Apocalypse » – Bryan Singer (2016)
Après Days of Future Past, qui était un véritable coup de génie de la part de Singer au sein de la franchise, voilà que débarque X-Men : Apocalypse, toujours dirigé par Singer. Un film vendu comme étant plus impressionnants que les deux précédents, les trois formant ce que certains appellent une prélogie. Ce n’est pas mon cas.
En aucun cas Apocalypse ne s’avère être l’épisode ultime d’une quelconque trilogie. Days of Future Past soulignait justement le fait que la franchise prenait pied dans une dimension neuve, le voyage de Wolverine dans le passé ayant altéré le futur. Altéré le futur OK, mais seulement avant les évènements qui concernent les personnages du futur, Apocalypse se situe donc logiquement entre Days of Futur Past et le tout premier X-Men sorti au cinéma. Seulement l’un des points noirs du film réside justement là où prenait place le génie du scénario du film précédent. Days of Futur Past en plus d’apporter toujours plus à cet univers, pouvait se permettre de balayer certains éléments incohérents apportés par L’Affrontement Final, sous le couvert des voyages dans le temps et leurs incidences. Ainsi on se surprend donc à voir que dans Apocalypse certains personnages comme Jean Grey et Kurt Wagner apprennent à se connaître avant leur rencontre dans X-Men 2, on pourrait évidemment penser à une incohérence, comme ce fut mon cas au départ ( merci à un certain Greg13 pour ses explications ! ) mais finalement non il n’en n’est rien. Le futur ayant été altéré, les trois premiers épisodes sortis au cinéma sont donc presque complètement différents, du moins dans leur détails tels que la rencontre entre Jean et Diablo dans X-Men 2, ils se connaissent maintenant déjà. Apocalypse ne fait que mettre en relief finalement les qualités de Days of Future Past. Une sorte de coup de gueule de Bryan Singer concernant certains éléments apportés par X-Men : l’Affrontement final ? Peut-être …
Outre cela il faut bien avouer que si le scénario est jonché de lacunes concernant la mythologie égyptienne antique pour mieux créer sa propre mythologie super-héroïque ( à vrai dire seule l’idée du mutant érigé en figure divine fonctionne bien ), l’ensemble demeure un cran au-dessus de ce que la plupart des autres films de super-héros proposent. Comme les précédents films de la franchise, X-Men : Apocalypse prend le temps d’étoffer toujours un peu plus le background des personnages, sans oublier pour autant d’offrir ce qu’il faut en terme de divertissement, l’émotion étant principalement le moteur du film de toute façon. Singer aime véritablement ces personnages et cela se sent, ici l’émotion est décuplée, si bien qu’il est même possible pour les plus sensibles de verser leur petite larme. Chose surprenante dans un blockbuster de ce calibre.
Le casting fait merveille, de Tye Sheridan en Scott Summer, Sophie Turner en Jean Grey, sans oublier Kodi Smit-McPhee en Diablo, Olivia Munn en Psylocke et Alexandra Shipp en Tornade, tous parviennent à insuffler ce qu’il faut à ces personnages. Évidemment impossible de ne pas souligner les toujours bonnes prestation du reste du casting, Fassbender est parfait, McAvoy également, Jennifer Lawrence est toute en délicatesse, Evan Peters quant à lui est toujours aussi génial en Quicksilver et a droit à des scènes anthologiques. Mais la plus grosse surprise du film c’est bien sûr Oscar Isaac en En Sabah Nur, alias Apocalypse. Personnellement je n’y croyait pas vraiment, le côté très caricatural du personnage et son apparence trop « comics » à mon goût, ne m’avait pas beaucoup inspiré, je craignait que sa présence nuise à la dimension plus réaliste de intrigues proposées jusqu’ici. La surprise n’en fut donc que plus grande, la première scène dans laquelle il apparaît est il vrai lacunaire d’un point de vue mythologique, mais terriblement efficace en terme de grand spectacle. Ses apparitions par la suite ne manque pas non plus de cachet, c’est un plus non négligeable.
La technique quant à elle s’avère efficace, les effet-spéciaux sont heureusement bien plus beaux que ceux proposés par les bande-annonces, la mise en scène de Singer est soignée et habile, alliant parfaitement les séquences rythmées dans lesquelles l’artillerie visuelle peut se déployer, et d’autres plus intimistes. C’est là d’ailleurs la qualité principale de ce réalisateur je trouve, cette capacité à filmer de manière plus intime des personnages liés à une histoire universelle.
Soulignons également la très bonne composition de John Ottman, les envolées lyriques sont belles et les thèmes toujours très appropriés aux situations.
X-Men : Apocalypse est évidemment un cran en-dessous de Days of Future Past, résolument plus axé sur l’efficacité du spectacle. Il n’en demeure pas moins être un excellent film de super-héros et un divertissement de bonne facture.
Ma note : 8/10
2 commentaires
Mr Vladdy
Je préfère le commencement, ensuite Days of future past puis celui-ci. Quoiqu’il en soit, Apocalypse n’en demeure pas moins excellent. Quelques longueurs au début mais on en a pour notre argent. De plus, le final qui détruit tout nous montre que ce genre de scènes est possible tout en restant lisible à l’inverse d’un « Batman vs Superman » trop chaotique ou on ne voyait rien hormis de la poussière et des flashs…
E-Stark
Je suis totalement d’accord, la scène finale s’avère assez lisible contre toute attente. L’action est d’ailleurs plutôt bien gérée dans le film de toute façon 🙂