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Critique « Le Retour de Mary Poppins » par E-Stark

Michael – « C’est un bonheur de vous revoir ! »

Mary Poppins – « En effet je vous le confirme. »

Ben Whishaw et Emily Blunt – « Le Retour de Mary Poppins » de Rob Marshall (2018)

Dans la pléthore de projets de suites, de remakes, de reboots ou chose plus rare, de films originaux, s’il y en a bien un que je n’avais pas vu venir c’est bien cette suite à Mary Poppins.

N’ayons pas peur des mots, à sa sortie en 1964 le film de Robert Stevenson pour le compte de la Walt Disney Company était une petite révolution. Notamment grâce à cette séquence animée qui si elle ne représente finalement qu’une petite partie du film a pourtant été le sel de bien des débats entre ce bon vieux Walt et l’auteur des romans P.L. Travers. Outre cela Mary Poppins cristallisa pour la génération de l’époque et celles qui ont suivies, toute la quintessence de la magie Disney. De belles valeurs, des chansons et de la joie au sein d’un récit bien plus sombre qu’il en a l’air. Mary Poppins à juste titre, est une pure merveille.

 

Comment diable alors une suite pourrait-elle bien s’émanciper de l’oeuvre d’origine malgré les quelques cinquante années qui les séparent ? Tout simplement en faisant le choix de respecter l’oeuvre originale en en reprenant tous les bons aspects et en leur apportant une vision plus neuve. Le Retour de Mary Poppins séduit par sa capacité à faire renaître l’espace de deux heures tout un pan de l’histoire de Disney. Les chansons, les dessins, les costumes et les décors, tout revient à l’écran avec cette nounou malicieuse. Tout est différent en demeurant malgré tout pareil. En somme une suite qui sait capter l’essence du film originel et du studio qui en est à l’origine.

 

Dit comme ça évidemment on imagine vite qu’il s’agit au final d’un banal remake déguisé en suite, ce n’est qu’à demi vrai. L’histoire change et évolue, les personnages aussi. Disons plutôt que les deux films se répondent et que le premier inspire le second. Le gros changement bien sûr s’opère surtout au niveau du casting et des chansons. Emily Blunt est comme prévue une Mary Poppins parfaite, en phase avec le jeu de Julie Andrews auquel elle apporte sa touche personnelle. Lin-Manuel Miranda ne démérite pas non plus en incarnant un alter-égo de Bert campé à l’époque par l’inoubliable Dick Van Dyke. Idem pour Ben Whishaw et Emily Mortimer qui incarne le frère et la soeur Banks devenus adultes. Les trois enfants de Michael Banks sont campés admirablement par trois jeunes acteurs impeccables, spécialement d’ailleurs Joel Dawson dans le rôle de Georgie.

 

Néanmoins si Le Retour de Mary Poppins a su attiser ma curiosité à l’annonce de sa production, j’ai rapidement eu quelques craintes également quant à la réalisation, puisque derrière la caméra on retrouve Rob Marshall à qui l’on doit les abominables comédie-musicales Nine et surtout Into the Woods, ce dernier déjà pour le compte de Disney. Je n’ai toujours pas vu Chicago qui serait à priori son meilleur film, en revanche j’ai encore bien en tête Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence qui sans être mauvais était surtout décevant. Contre toute attente, Marshall ne s’en sort pas si mal. Sa réalisation manque un peu d’originalité dans les séquences plus classiques, mais elle explose quand il s’agit des chansons. La séquence-animée par exemple se voit réinventée. Malheureusement quelques points noirs comme cette séquence avec Topsy le personnage de Meryl Streep, ou bien encore l’ajout de ce méchant campé par Colin Firth subsistent. Les chansons également marquent un peu moins que celles du film de 1964, bien qu’elles aient toutes leur place ici.

En somme c’est un bon retour pour Mary Poppins, une suite qui reprend ce que le premier film avait de mieux tout en laissant sa propre empreinte. Une empreinte qui, certes, est moins indélébile que celle du premier film, mais tout de même celle d’une suite honnête et réussie.

Ma note : 7/10

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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