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Critique de « X-Men : Dark Phoenix » par E-Stark

« N’en sois pas l’instrument. »

Patrick Stewart – « X-Men : L’Affrontement final » de Brett Ratner (2006)

Jean Grey, ce personnage passionnant et pourtant malmené par X-Men : L’Affrontement final en 2006, Dark Phoenix avait la lourde tâche de remettre les pendules à l’heure et par la même occasion de clôturer la franchise réamorcée en 2011 avec X-Men : Le Commencement.

Malheureusement si Dark Phoenix ne manque pas d’intérêt, notamment au niveau du casting et des séquences d’action, le film est ampoulé par un scénario trop maladroit. Le Phoenix au cinéma semble vraiment destiné à n’être qu’un poids, une tare, là où Jean Grey pourrait en faire une vraie force. Néanmoins il est important de souligner que Dark Phoenix présente le Phoenix comme une entité propre et pas simplement comme une évolution des pouvoirs de Jean Grey comme le faisait le film de Brett Ratner.

Outre cela le scénario, qui accuse visiblement les multiples réécritures durant la production du film, ne fait finalement que ressasser la sempiternelle lutte entre les idéologies de Charles Xavier et Magneto, qui si cette dernière est bien le sel de la franchise, peine ici à trouver sa vraie place. Un simple ressort scénaristique en somme, pour justifier l’action. La saga nous a pourtant habituée à mieux. La mise en scène quant à elle fait le job, le film n’est pas vilain et il se révèle même généreux quand il s’agit de divertir. Cela étant c’était les mêmes qualités que l’on pouvait attribuer à X-Men : L’Affrontement final, qui est à ce jour le film le moins réussi de l’univers X-Men au cinéma, hors Wolverine évidemment. Hans Zimmer quant à lui fait le job, sans trop se fouler comme il en a l’habitude depuis quelques années, mais sa bande-originale est plaisante, pour quelqu’un qui disait qu’il arrêtai de composer pour les films de super-héros …

Côté casting il y à boire et à manger. Si James McAvoy et Michael Fassbender confirment tous deux qu’ils sont les parfaites incarnations jeunes de Charles Xavier et Magneto, Ty Sheridan quant à lui campe un Scott Summers très plat et binaire dans sa composition, rappelant souvent un certain Hayden Christensen dans une autre saga bien connue. Jennifer Lawrence n’a pas grand chose à jouer ici mais elle s’en sort très bien, quant à Nicholas Hoult il est toujours impeccable dans le rôle du Fauve et gagne en maturité de jeu. Alexandra Shipp en Tornade s’avère tout à fait convaincante elle aussi, idem pour Kodi Smit-McPhee en Nightcrawler et Evan Peters en Quicksilver.

Bien entendu il est impossible de faire l’impasse sur Sophie Turner qui campe parfaitement Jean Grey, elle fait le choix de la sensibilité dans sa composition, ce qui est appréciable, d’autant plus qu’elle n’a pas de mal à se montrer plus redoutable quand il s’agit de laisser s’exprimer le fameux Phoenix. La vraie déception finalement, et je ne pensais vraiment pas dire cela un jour, vient de Jessica Chastain qui tient probablement ici son plus mauvais rôle. J’adore l’actrice, elle ne m’a jusqu’ici jamais déçu, mais force est de constater que son rôle manque à la fois d’épaisseur et d’intérêt. L’actrice s’en sort comme elle peut, mais sa prestation demeure irrévocablement plate peu importe ce qu’elle y met. Infinie tristesse.

X-Men : Dark Phoenix se présente donc comme une conclusion en demi-teinte, une fin douce amère. Si le film fait le job en terme de divertissement, il demeure en revanche être un X-Men mineur, après les déluges qu’étaient Apocalypse et surtout Days of Future Past, on pouvait espérer mieux pour la fin de la saga des mutants avant de les retrouver refaçonné dans le Marvel Cinematic Universe.

X-Men Dark Phoenix

6.5

Notes

6.5/10

Les Plus

  • Un divertissement sans faille.
  • Un traitement plus convaincant du personnage de Jean Grey.
  • Un casting impeccable ...

Les Moins

  • ... à l’exception de la géniale Jessica Chastain.
  • Une conclusion qui manque d'ambition.
  • Un "X-Men" mineur.

Cinéphile parfois cinéphage, j'aime écrire et lire des critiques. Je voue un véritable culte à Terrence Malick et Tim Burton, mais je suis d'une manière générale assez éclectique en matière de cinéma. Bonne lecture ... ou pas !

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